Accueil ActualitéCulpabilisation et retards : la vérité sur les arrêts maladie en France

Culpabilisation et retards : la vérité sur les arrêts maladie en France

par Lea
France

Alors que le gouvernement et les représentants des employeurs dénoncent l’absentéisme, la culpabilisation des salariés participe aux retards de prise en charge et prolonge les arrêts, tout en occultant la principale cause de leur augmentation : la dégradation des conditions de travail.

Travail et conditions de travail
Photo © Thibaut Durand / Hans Lucas via AFP

La souffrance au travail augmente pour tous les métiers

Parmi les 14 % des salariés ayant eu un arrêt psychologique ces deux dernières années, 59 % ont ressenti de la honte et 55 % ont perçu de la suspicion. Ces préjugés freinent les échanges sur les situations de détresse dans l’entreprise.

Cette hausse des arrêts traduit surtout une dégradation marquée des conditions de travail, tant dans les entreprises privées que dans les services publics. Selon Nathalie Arnould, médecin du travail, la souffrance au travail s’accroît quel que soit le métier et l’âge.

L’augmentation des arrêts est aussi liée à un retard de prise en charge médicale, tant pour les problèmes psychologiques que physiques. Obtenir une IRM peut nécessiter de longs mois, alors que cet examen est particulièrement utile pour les troubles musculosquelettiques. L’absence d’équipements, le manque de médecins, la méconnaissance de l’impact du travail par les médecins de ville et l’inquiétude face aux sanctions de l’Assurance maladie en cas de nombreuses prescriptions d’arrêts contribuent à ce retard.

Ne pas s’arrêter malgré les alertes médicales

À rebours des discours gouvernementaux, les salariés tardent à s’arrêter. Dans les PME et la fonction publique, les jours de carence entraînent une perte de salaire que beaucoup repoussent au maximum.

Le discours de culpabilisation ambiant pousse aussi les salariés à ne pas écouter les alertes de leur corps. Avant l’effondrement, les signes sont pourtant nombreux : troubles du sommeil, difficultés de concentration ou de mémorisation, perte d’appétit ou augmentation de la consommation de sucre, eczéma, douleurs dorsales.

Les signes d’alerte incluent :

  • troubles du sommeil
  • difficultés de concentration ou de mémorisation
  • perte d’appétit
  • augmentation de la consommation de sucre
  • eczéma
  • douleurs du dos

Pour tenter de traiter le symptôme, certains privilégient les séances d’ostéopathie alors que des actions de prévention primaire seraient plus efficaces pour agir sur les causes du mal-être au travail. Malheureusement, les employeurs restent rarement tenus pour responsables.

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