Home ActualitéDans les tunnels de Khan Younès, Le Monde: l’armée israélienne sans grand espoir de libérer les otages par la force

Dans les tunnels de Khan Younès, Le Monde: l’armée israélienne sans grand espoir de libérer les otages par la force

by Sara

Dans les tunnels de Khan Younès, L’armée israélienne lutte pour libérer les otages

La publication française Le Monde a accompagné les soldats israéliens pendant quelques heures dans la ville de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, où l’armée israélienne se trouve plongée, pour la première fois, dans un dense réseau de tunnels appartenant au mouvement de résistance islamique Hamas, sous une ville réduite en ruines.

Selon le reportage rédigé par Louis Emberg, l’armée israélienne, équipée d’un important nombre de bulldozers et de pelleteuses blindées aux côtés de ses tanks, creuse sous terre à la recherche des tunnels du Hamas, sans considération pour les bâtiments palestiniens, ne laissant derrière elle qu’un amas de décombres.

Le correspondant de la publication, à bord d’un véhicule blindé le dimanche dernier, a pénétré à Khan Younès au moyen d’une brèche ouverte par le Hamas le 7 octobre 2023 dans la barrière qui n’était initialement accessible qu’à quelques agriculteurs palestiniens avant la guerre, pendant qu’Entité sioniste détruisait des bâtiments en vue d’établir une « zone tampon » d’un kilomètre de profondeur dans la bande de Gaza.

Les défis militaires

Alors que le véhicule traversait des remblais de débris côté rues, les passagers ne pouvaient observer qu’à travers de minces ouvertures et des moniteurs dans le véhicule blindé, privés de voir les hôpitaux assiégés par l’armée à proximité ni les centaines d’habitants de la ville détenus sans aucune information ni le périmètre du camp de réfugiés où des milliers de Palestiniens désespérés se rassemblaient à l’ouest de la ville.

Ce jour-là, le général Dan Goldfus, accompagnant 6 médias européens et américains dont un journaliste d’une chaîne télévisée évangélique engagée en faveur de la cause israélienne, répétait avec enthousiasme chaque mot prononcé par l’officier face à sa caméra.

Le censeur militaire a demandé la lecture de notre article sans requérir de modifications, alors que l’armée interdit la presse d’aller à Gaza sans escorte, où des dizaines de collègues ont trouvé la mort.

Au cœur de la ville de Khan Younès, Dan Goldfus pointait un talus de terre passant sous un groupe de maisons détruites vers l’entrée d’un tunnel, où le général croyait avoir atteint le cœur des installations militaires secrètes du Hamas, avec une taille si imposante que sa destruction paraissait illusoire. Cependant, l’armée traque les responsables sur place, affirmant qu’une partie de ces installations ne sera pas utilisable pendant un certain temps.

Le général déclare : « Il n’est pas nécessaire de détruire tous les tunnels. L’important est d’atteindre le cœur du réseau, et nous y sommes aujourd’hui. Nous travaillons là où se trouvent Yahya Sinwar et ses amis », faisant allusion au fait que ce tunnel était destiné à loger des officiers avant d’être transformé en prison, avec l’identification de l’ADN d’au moins 12 détenus selon ses dires.

Les craintes des familles des prisonniers

Après avoir décrit une partie du tunnel sur un peu moins d’un kilomètre, l’auteur explique que Goldfus refuse de préciser combien de temps son unité a mis pour maîtriser un tel tunnel, tandis qu’un officier non nommé mentionne que la plupart des résistants rencontrés à Khan Younes consistaient en petits groupes de 2 à 5 hommes sortant ou traversant le tunnel en vêtements civils d’un arsenal à un autre, vivant dans des appartements.

Goldfus a exprimé peu d’espoir quant à la libération des détenus, affirmant : « Nous les récupérerons directement ou indirectement. Mais nous avons donné à nos leaders la marge de manœuvre pour essayer de les récupérer ».

En effet, comme le rapporte le correspondant, le général Gadi Eisenkot, membre du Cabinet de guerre responsable des opérations, avait déclaré précédemment qu’il était « illusoire » de penser que les otages pourraient être libérés avant d’être abattus par leurs ravisseurs.

Le gouvernement israélien affirme que la pression militaire sur les dirigeants du Hamas les convaincra de libérer les prisonniers, cependant les familles craignent que ces opérations ne conduisent à leur exécution, l’armée reconnaissant avoir informé les proches de 31 détenus de leur décès sans préciser s’ils ont été tués le 7 octobre dernier ou après, lors de bombardements et d’incursions.

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