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Le débat autour de l’amnistie en Espagne suscite des tensions au sein du Tribunal Constitutionnel, notamment avec la demande d’exclusion d’un magistrat clé, José María Macías. Cette situation découle des recours présentés par l’ancien vice-président catalan Oriol Junqueras et deux ex-conseillers, Raül Romeva et Dolors Bassa, contre la décision du Tribunal Suprême de ne pas amnistier la malversation liée au ‘procés’.
Demande d’exclusion par la Abogacía del Estado
La Abogacía del Estado a sollicité le retrait du juge Macías des délibérations concernant ces recours d’amparo. Selon des sources juridiques, cette demande repose sur les mêmes motifs qui avaient conduit le Tribunal Constitutionnel à écarter Macías des discussions précédentes sur la loi d’amnistie. En tant que membre du Conseil Général du Pouvoir Judiciaire (CGPJ), il avait émis des déclarations sur l’amnistie dans deux documents institutionnels.
La première déclaration a été adoptée le 6 novembre 2023, dans laquelle Macías mettait en garde contre une possible « abolition » de l’État de droit en Espagne, si la loi d’amnistie était finalement approuvée. Le second document, un rapport du CGPJ daté du 21 mars 2024, conclut que l’amnistie est inconstitutionnelle car elle enfreint les principes de séparation des pouvoirs et d’égalité devant la loi.
Antécédents de la situation
Macías a déjà été écarté précédemment par la Fiscalía dans le cadre d’une question d’inconstitutionnalité liée à la loi d’amnistie. Le 15 janvier, le Tribunal Constitutionnel a accepté cette demande, écartant Macías avec un vote de 6 contre 4. Lors d’une séance ultérieure, le 29 janvier, son exclusion a été étendue à d’autres affaires d’amnistie, impliquant plusieurs recours du Parti Populaire (PP) et des gouvernements régionaux dirigés par ce parti.
Recours d’amparo et conséquences
Les recours pour amparo de Junqueras, Romeva et Bassa portent sur deux décisions du Tribunal Suprême : celle du 1er juillet, qui refusait l’application de l’amnistie, et celle du 30 septembre, qui confirmait ce refus. Ces dirigeants, condamnés pour malversation, estiment que le jugement du Tribunal Suprême a violé leurs droits fondamentaux.
En parallèle, ils ont demandé la suspension de leurs peines d’inéligibilité, actuellement en vigueur malgré les indultos qui ont levé leurs peines de prison. Le Tribunal Constitutionnel a ouvert une procédure distincte pour examiner cette demande, et les magistrats ont demandé des observations à la Fiscalía et aux requérants.