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Le débat autour de la notion d’« islamo-gauchisme » à l’université continue de diviser l’opinion publique et le paysage politique français. Alors que certains responsables politiques considèrent cette expression comme un véritable enjeu de société, d’autres surfent sur une ligne plus prudente en affirmant que le terme n’a pas de fondement académique clair.
Une controverse à l’intérieur du gouvernement
La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a récemment pris ses distances avec son collègue chargé de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste. Lors d’une interview, ce dernier a déclaré que l’« islamo-gauchisme » n’existait pas en tant que concept précis ou universitaire. Il a estimé qu’il pouvait y avoir des abus mais qu’affirmer l’existence d’un mouvement organisé était une erreur.
Pour Élisabeth Borne, cette notion désigne, selon elle, une stratégie politique de certains partis, notamment La France insoumise (LFI). Elle évoque un détournement par des extrêmes pour instrumentaliser la religion à des fins communautaristes et radicales. La ministre a dénoncé une tendance dans certaines parties de la gauche à considérer que la religion musulmane pourrait être une force électorale manipulable par des idéologies d’extrême gauche.
Les réactions à droite
Ces déclarations ont suscité des réactions vigoureuses à droite. Othman Nasrou, secrétaire général des Républicains, a affirmé que nier la présence de l’« islamo-gauchisme » rend le combat contre ce qu’il qualifie de fléau impossible. Selon lui, il est essentiel de reconnaître ces enjeux pour éviter toute infiltration idéologique dans les universités.
Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Éducation, a lui aussi réagi, comparant l’affirmation selon laquelle « l’islamo-gauchisme n’existe pas » à la déclaration selon laquelle « la Terre n’est pas ronde ». En 2021, la ministre Frédérique Vidal s’était déjà retrouvée au cœur d’une polémique après avoir demandé une enquête sur cette notion.
Une définition contestée
Philippe Baptiste, en se positionnant sur le sujet, a insisté sur le fait que le terme « n’existe pas en tant que concept académique » et qu’il était souvent employé de façon vague ou polémique. La position officielle du gouvernement semble ainsi osciller entre la reconnaissance d’une réalité sociale et une mise en garde contre l’instrumentalisation politique de cette expression.
Pour Élisabeth Borne, cette idéologie serait portée par certains éléments d’extrême gauche qui cherchent à faire entrer des notions d’islamisme radical dans le champ universitaire, sous couvert de défense des musulmans. Elle accuse notamment LFI de faire le tour de plusieurs universités pour faire avancer ces idées, quitte à favoriser un communautarisme qu’elle juge dangereux pour la cohésion nationale.