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La gymnaste hongroise Agnes Keleti, doyenne des champions olympiques, s’est éteinte à l’âge de 103 ans. Connue pour son incroyable parcours, elle a réussi à surmonter les épreuves de la Shoah pour devenir l’une des plus grandes athlètes de l’histoire olympique, avec un total de dix médailles, dont cinq en or.
Une vie marquée par l’adversité
Agnes Keleti naît le 9 janvier 1921 à Budapest sous le nom d’Agnes Klein. Elle débute la gymnastique à l’âge de quatre ans et remporte son premier titre national à 16 ans. En 1939, elle est sélectionnée pour l’équipe nationale, mais est exclue en raison de ses origines juives un an plus tard, alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage.
Après l’occupation de la Hongrie par les nazis en mars 1944, elle parvient à échapper à la déportation grâce à de faux documents. Elle se cache en prenant l’identité d’une jeune chrétienne et travaille comme domestique tout en s’entraînant en secret. Tragiquement, son père et plusieurs membres de sa famille sont déportés et tués à Auschwitz.
Un parcours olympique exceptionnel
Après la guerre, Agnes Keleti reprend la compétition et se qualifie pour les Jeux olympiques de Londres en 1948, mais une blessure l’empêche de participer. En 1949, elle remporte quatre médailles d’or aux Jeux mondiaux universitaires, avant de conquérir sa première médaille d’or olympique aux JO d’Helsinki en 1952, à 31 ans.
Elle atteint son apogée aux JO de Melbourne en 1956, où elle remporte quatre médailles d’or, devenant ainsi la gymnaste féminine la plus âgée à réaliser cet exploit. Au total, elle décroche six médailles supplémentaires, confirmant son statut de légende du sport.
Un exil et un retour
Après les Jeux de Melbourne, Agnes Keleti ne retourne pas en Hongrie, mais s’installe en Israël, où elle épouse un professeur de sport et a deux enfants. Elle devient ensuite entraîneuse et professeur d’éducation physique. Ce n’est qu’en 1983 qu’elle revient en Hongrie pour les Championnats du monde de gymnastique.
Elle revient définitivement en 2015. Ses performances exceptionnelles lui valent d’être reconnue comme la deuxième athlète hongroise la plus titrée de l’histoire. En hommage à sa carrière, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a exprimé sa gratitude sur les réseaux sociaux.
Un message de vie
Agnes Keleti a souvent partagé sa vision de la longévité, affirmant qu’il faut « aimer la vie et toujours voir le bon côté des choses ». Son parcours exceptionnel reste une source d’inspiration pour des générations d’athlètes et de passionnés de sport.
Héritage et reconnaissance
Agnes Keleti laisse un héritage indélébile dans le monde du sport et du gymnastique. Son histoire rappelle non seulement les défis que les athlètes peuvent surmonter, mais également l’importance de la résilience et de la détermination. Sa mémoire sera à jamais honorée dans l’histoire olympique.