Table of Contents
Fouad Mebazaa, premier président intérimaire tunisien après la révolution de 2011, est décédé le mercredi 23 avril à l’âge de 91 ans, ont rapporté plusieurs médias locaux.
Un président intérimaire à un moment crucial
Président de la Chambre des députés depuis 1997 et membre du parti au pouvoir lors de la chute du dictateur Zine El-Abidine Ben Ali, Fouad Mebazaa avait été nommé président par intérim le 15 janvier 2011, conformément aux règles constitutionnelles en vigueur. Cette désignation survenait dans une période de transition politique sensible consécutive à la révolution tunisienne.
Considéré comme une figure modérée, sa nomination avait été perçue comme une tentative de garantir une certaine stabilité lors de cette phase critique de l’histoire nationale. Il a assuré la présidence jusqu’au 13 décembre 2011, date à laquelle Moncef Marzouki a été élu président de la République par l’Assemblée constituante.
Un parcours politique marqué par plusieurs décennies de service
Un homme issu d’un milieu bourgeois et cultivé
Né le 15 juin 1933, Fouad Mebazaa appartenait à une famille bourgeoise de commerçants du côté paternel et à une lignée de dignitaires religieux maternellement. Après des études au prestigieux collège Sadiki à Tunis, il a obtenu une licence en droit et sciences économiques à Paris.
Un engagement politique dès l’indépendance
Il a entamé sa carrière politique peu après l’indépendance de la Tunisie en 1956 sous la présidence d’Habib Bourguiba. Il a occupé divers postes ministériels, notamment celui de ministre de la Jeunesse et des Sports en 1973, avant d’exercer les fonctions de ministre de la Santé publique puis de l’Information.
Un acteur clé sous les présidences de Bourguiba et Ben Ali
Après la montée au pouvoir de Zine El-Abidine Ben Ali en novembre 1987, Fouad Mebazaa a conservé des fonctions gouvernementales. Il a retrouvé le portefeuille de la Jeunesse et des Sports, mais a perdu ce poste à la suite d’une remarque de son épouse lors d’une réception présidentielle, qui a déplu aux autorités. Il a ensuite été maire de Carthage entre 1995 et 1998, poste dont il a été démis après avoir attiré à nouveau la désapprobation du président Ben Ali.
Membre influent du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti présidentiel de l’époque, Fouad Mebazaa était considéré comme un apparatchik du régime. Il a également représenté la Tunisie à l’ONU en tant qu’ambassadeur au bureau de Genève.