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Jean-Paul Montanari, figure emblématique de la danse contemporaine en France, s’est éteint à l’âge de 77 ans, mettant fin à une carrière de quarante et un ans à la tête du festival Montpellier Danse. Son départ, longtemps repoussé, marque la fin d’une ère marquée par son engagement passionné et parfois controversé dans le monde artistique.
Un parcours hors du commun
Né à Alger dans un milieu modeste, Jean-Paul Montanari a fait de la danse contemporaine son combat et sa raison d’être. Directeur redoutable et passionné, il était profondément amoureux de la danse lorsqu’elle est portée par de grands auteurs. Lecteur assidu et militant culturel, il a su déployer, au fil des décennies, une histoire vibrante et influente de la danse contemporaine à Montpellier.
En juin dernier, lors d’un entretien dans son bureau, il avait confié avoir reçu un diagnostic de cancer particulièrement grave, lui laissant peu d’espoir. Malgré cette nouvelle, il aura tenu juste assez longtemps pour connaître ses successeurs et préparer une transition importante.
Passation et héritage artistique
Le 10 avril, la nomination de l’équipe dirigée par la chorégraphe Dominique Hervieu, accompagnée de Hofesh Shechter, Jann Gallois et Pierre Martinez, avait été annoncée. Cette nouvelle équipe prendra la tête de l’Agora, une structure issue de la fusion entre Montpellier Danse et le centre chorégraphique attenant. Quinze jours plus tard, le décès de Jean-Paul Montanari a été confirmé, bouleversant le paysage culturel français.
Hommages et souvenirs
« La danse perd son plus fidèle serviteur, la ville de Montpellier un homme qui lui a offert un rayonnement artistique mondial, et je perds un ami », a déclaré Michaël Delafosse, maire de Montpellier et héritier de la tradition culturelle impulsée par Georges Frêche, ancien maire étroitement lié à l’aventure Montanari. Le ministère de la Culture a également rendu hommage à un « bâtisseur et défricheur inlassable et fidèle ».
Une identité artistique indissociable
La retraite de Jean-Paul Montanari, surnommé avec humour « le vieux dictateur », avait pris des allures d’arlésienne locale, un vaudeville qu’il évoquait avec autodérision : « C’est pire que Charles Aznavour… » confiait-il en juin dernier. Il incarnait à lui seul Montpellier Danse, un rôle auquel il s’était attaché sans jamais vraiment se détacher.
Lorsqu’on l’interrogeait sur sa longévité à la tête du festival, il glissait entre humour et mélancolie : « La peur. Je n’ai pas de copain, pas de famille, pas d’amis. Vous seriez étonnée de la façon dont je passe mes week-ends, parfois sans parler à personne. Montpellier Danse est tout ce que je suis. Voilà. »