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C’est avec une grande tristesse que le monde de l’art lyrique a appris le décès brutal de Pierre Audi, survenu dans la nuit du vendredi 2 au samedi 3 mai à Pékin. Ce directeur et créateur d’exception, figure emblématique de l’opéra international, laisse un vide immense dans le paysage culturel.
Un artiste engagé et innovant salué par la culture française
Le Festival d’Aix-en-Provence a annoncé la nouvelle avec émotion, soulignant la perte d’un artiste et directeur d’institution d’envergure mondiale. Pierre Audi, natif de Beyrouth, avait consacré sa vie entière à la création artistique, renouvelant profondément le langage de l’opéra. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a salué son œuvre et son engagement sur X, rappelant l’impact considérable qu’il a eu sur le monde lyrique.
Un parcours marquant au Festival d’Aix-en-Provence et à l’Opéra national d’Amsterdam
En 2019, Pierre Audi avait pris les rênes du Festival d’Aix-en-Provence, l’un des événements internationaux majeurs de l’art lyrique, où il avait été reconduit à la tête en 2021 pour un mandat jusqu’en 2027. Avant cela, dans les années 1980, il s’était fait remarquer en fondant le théâtre Almeida à Londres, transformant un bâtiment désaffecté en un haut lieu d’innovation artistique.
« Lorsque j’ai pensé l’Almeida Theatre, ouvert en 1980, c’était en réaction contre un certain type de théâtre anglais », expliquait-il en 2022 lors d’un entretien. Par la suite, il fut directeur artistique de l’Opéra national d’Amsterdam pendant près de trente ans, créant la plupart de ses mises en scène et collaborant avec des plasticiens renommés comme Georg Baselitz et Anish Kapoor.
Une influence majeure à New York et une mise en scène attendue à Paris
En 2015, Pierre Audi a pris la direction artistique du Park Avenue Armory à New York, un espace multidisciplinaire de presque 5 000 m² accueillant des installations artistiques et des productions monumentales. Ce lieu a vu défiler des créations d’Ivo van Hove, Ariane Mnouchkine ou Christian Boltanski.
« Il aurait été impossible de les montrer dans une salle conventionnelle », expliquait-il en 2022, soulignant son goût pour l’innovation et l’adaptation des formats artistiques. En 2021, il avait mis en scène la création « L’Apocalypse arabe » de Samir Odeh Tamimi au Festival d’Aix. Il devait également monter « Tosca » de Puccini à l’Opéra de Paris à la fin de 2025, un projet qui restera inachevé.
Un héritage durable pour l’art lyrique
Le Festival d’Aix-en-Provence a rappelé que Pierre Audi croyait profondément en l’avenir de l’art lyrique et du théâtre musical. Selon lui, ces formes artistiques étaient les mieux placées pour surmonter toutes les crises, témoignant de sa vision optimiste et engagée pour la culture. Son décès marque la fin d’une ère pour le monde de l’opéra, mais son influence continuera d’inspirer les générations futures.