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La firme montréalaise Deep Sky prévoit de capter et stocker du CO2 provenant de l’atmosphère à partir de mars prochain, marquant un tournant dans ses initiatives environnementales. Lors d’une conférence de presse à Montréal, le président et cofondateur de l’entreprise, Frédéric Lalonde, a annoncé que cette étape serait cruciale pour lutter contre le réchauffement planétaire.
Un laboratoire d’expérimentation
L’été dernier, Deep Sky a mis en place un laboratoire d’expérimentation dédié à l’évaluation de diverses technologies de capture et de séquestration de dioxyde de carbone à Innisfail, en Alberta. Ce site, connu sous le nom de « Deep Sky Alpha Lab », a examiné près de 100 technologies provenant du monde entier, utilisant exclusivement de l’énergie solaire.
Deep Sky ambitionne d’éliminer 3000 tonnes de CO2 par an sur ce site, une quantité jugée modeste en termes d’impact climatique. L’objectif est de tester différentes technologies pour identifier celles qui seront les plus efficaces et économes en énergie.
Une entente avec la RBC et Microsoft
Deep Sky, qui bénéficie de financements du gouvernement du Québec ainsi que du fédéral, a suscité l’intérêt avec sa stratégie. Les molécules de CO2 captées seront comptabilisées et échangées contre des crédits carbone. Frédéric Lalonde a précisé que Microsoft et la Banque Royale du Canada sont les premiers clients, ayant déjà acquis tous les crédits carbone générés par le site d’Innisfail.
L’accord entre Deep Sky et ses clients prévoit l’élimination initiale de 10 000 tonnes de CO2, avec la possibilité d’augmenter ce volume à un million de tonnes grâce à de futurs projets commerciaux.
Un cadre législatif en Alberta
Le dioxyde de carbone capturé sera injecté à deux kilomètres sous terre, où il sera en sécurité pendant des milliers d’années. Frédéric Lalonde a souligné que, contrairement au Québec, l’Alberta dispose d’un cadre législatif bien défini pour l’injection sécurisée de CO2, permettant ainsi à Deep Sky de commencer immédiatement ses opérations.
Malgré cela, l’entreprise continue ses recherches au Québec, ayant récemment conduit une étude de préfaisabilité sur la géologie de Bécancour, révélant un potentiel de stockage de millions de tonnes de CO2.
Un outil, mais pas une panacée
Selon un rapport récent de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la capture du carbone est un outil essentiel dans la lutte contre le changement climatique, particulièrement pour compenser les émissions des secteurs où d’autres solutions ne sont pas viables. Cependant, le rapport met en garde contre les attentes excessives envers cette technologie.
Il est estimé que pour atteindre l’objectif de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius, 32 milliards de tonnes d’émissions devront être séquestrées par le captage du carbone d’ici 2050. La quantité d’électricité nécessaire pour alimenter ces technologies pourrait dépasser la demande mondiale actuelle.