Défense de Trump débute dans le procès des paiements secrets
Les avocats de l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, et les procureurs ont prononcé leurs déclarations liminaires dans le procès du magnat devenu politicien concernant des paiements présumés de « silence » à une actrice de films pour adultes.
Il s’agit de la première fois que des procureurs présentent un dossier criminel contre un ancien président à un jury, et le procès a lieu quelques mois avant l’élection présidentielle américaine de novembre, où Trump devrait affronter l’actuel président, Joe Biden.
Lundi, les deux parties ont exposé leurs arguments de manière générale, tout en laissant entrevoir les stratégies juridiques qu’elles comptent déployer dans ce qui devrait être un procès de six semaines.
Les procureurs ont fortement insisté sur les allégations selon lesquelles Trump aurait versé de l’argent « pour acheter le silence » de Stormy Daniels, afin de protéger sa candidature républicaine face à celle de la démocrate Hillary Rodham Clinton. Daniels affirme avoir eu une relation sexuelle avec Trump, ce qu’il nie.
La défense affirme que Trump est innocent et cherchait simplement à protéger sa famille d’une campagne de diffamation.
Trump est accusé de 34 chefs d’accusation de falsification de documents commerciaux. Les procureurs ont allégué que ces crimes ont été commis de concert avec une autre infraction : influencer illégalement l’élection présidentielle de 2016, ce qui transforme des violations qui seraient normalement des délits en crimes plus graves.
Arguments d’ouverture et Témoins clés
Le procureur Matthew Colangelo, s’exprimant en premier lundi, a déclaré que Trump avait « orchestré un stratagème criminel pour corrompre l’élection présidentielle de 2016 ». Il a ensuite « dissimulé » ce stratagème dans les documents commerciaux en « mentant encore et encore », a-t-il ajouté.
Il a mis en contexte les paiements présumés de « silence », intervenant peu de temps après la diffusion d’une vidéo d’Access Hollywood montrant Trump se vanter d’attraper les femmes par les parties génitales.
Colangelo a souligné que la fuite avait nui à la réputation de Trump auprès des électrices, et que les paiements à Daniels visaient à stopper la saignée en termes de soutien politique.
L’avocat de Trump, Todd Blanche, a commencé ses déclarations en affirmant simplement : « Le président Trump n’a commis aucun crime ». Il a ajouté que les procureurs n’auraient jamais dû poursuivre Trump, affirmant que le récit qu’ils ont présenté était « faux ».
Il a beaucoup insisté sur l’avocat de Trump, Michael Cohen, qui a déclaré avoir facilité les paiements à Daniels. On s’attend à ce qu’il soit un témoin clé pour l’accusation.