Home ActualitéDégradation de la note de la France : le peuple doit décider, selon Corbière

Dégradation de la note de la France : le peuple doit décider, selon Corbière

by Sara
France

La dégradation de la note souveraine France par l’agence américaine Fitch a relancé le débat sur la dette et la politique budgétaire : « C’est au peuple français de décider de son avenir et pas à une agence de notation », a affirmé Alexis Corbière samedi 13 septembre lors de la Matinale week-end de franceinfo.

Réaction d’Alexis Corbière après la dégradation de la note souveraine France

Invité politique de la Matinale week-end, le député du groupe Écologiste et Social a répondu aux questions de Brigitte Boucher au lendemain de la décision de Fitch de faire passer la note souveraine de la France de AA- à A+. L’ancien insoumis a refusé de laisser les agences de notation « juger » la trajectoire démocratique et économique du pays.

Sur la dégradation en elle‑même, Corbière a d’abord relativisé son impact tout en dénonçant le rôle des agences dans le débat politique :

« C’est au peuple français de décider de son avenir et pas à une agence de notation. Ne nous habituons pas à l’idée que ce sont des agences, qui voient uniquement les marchés financiers, qui doivent juger de ce que nous faisons. Nous sommes un grand et vieux pays à tradition démocratique. Ce ne sont pas des gens qui ne voient que des logiques marchandes qui doivent nous dire ce que nous avons à faire. »

Interrogé sur la responsabilité politique et sur le plan proposé par François Bayrou, Alexis Corbière a opposé la vision de la majorité et celle qu’il défend, axée sur la relance par la consommation populaire et le soutien aux petites entreprises.

« Ce qui a creusé cette dette, c’est qu’il y a eu moins de recettes. C’est que tous ces gens-là, arrogants, qui veulent faire de la politique politicienne avec cette note, sont ceux qui ont baissé la fiscalité, non pas pour vous et moi, les gens moyens, mais des plus fortunés, avec l’idée que ça allait dynamiser l’économie. Et c’est l’inverse qui a eu lieu. »

Le député a aussi critiqué la communication et la posture de François Bayrou après l’annonce du budget, estimant que les agences avaient « signalé, parce qu’elles n’y croient pas » et dénonçant selon lui une démagogie politicienne.

Arguments et propositions sur la dette et la fiscalité

Alexis Corbière a rappelé des éléments chiffrés évoqués dans l’entretien pour mettre en perspective la situation budgétaire. Il a cité l’alerte de Pierre Moscovici sur l’augmentation des charges d’intérêts :

« Pierre Moscovici a alerté : ce sera plus de 100 milliards à l’horizon 2030 ou 2031. Et ça, forcément, ça pénalise le pouvoir d’achat des Français. »

Pour lui, la solution ne réside pas dans l’austérité mais dans une redistribution via une fiscalité plus juste ciblant les très grandes fortunes. Corbière a défendu l’idée d’une contribution supplémentaire pour les ultra‑riches, souvent évoquée dans le débat public :

« Il y a dans ce pays une concentration de richesses. Je ne parle pas des gens qui ont un petit bas de laine, mais des gens – on estime à 1 500 foyers – qui ont un patrimoine personnel supérieur à plus de 100 millions d’euros. Eux paient moins d’impôts en moyenne que tout le monde. Donc on va les faire payer uniquement en corrigeant de 2 %. Il n’y a pas de spoliation, on ne vole rien, on veut que ce soit juste et ça peut rapporter 20 milliards dans les caisses de l’État. »

Il ajoute qu’avec ces 20 milliards d’euros, l’État pourrait réinjecter dans l’économie sans réduire les services publics, ce qui, selon lui, soutiendrait la consommation et l’activité des petites entreprises, commerces et restaurants.

Sur l’argument selon lequel une hausse d’impôt ferait fuir les riches, Corbière réfute la thèse :

« M. Bayrou, dans son mensonge et sa démagogie, a dit que ça va faire fuir. Il ne lit même pas les notes de ses propres services. On estime à 0,03 % parmi les plus fortunés. Pourquoi les grandes fortunes ne partiront pas ? Parce que nous vivons bien en France. »

Contexte : Fitch, la note et la situation économique

Fitch a justifié la dégradation partiellement par une « instabilité politique » et un manque de confiance dans la trajectoire de réduction du déficit, notamment l’objectif de passer sous les 3 % du produit intérieur brut à l’horizon 2029, selon l’interview. La décision de l’agence américaine a relancé les échanges entre responsables politiques sur la meilleure manière d’aborder la dette publique et la compétitivité.

Alexis Corbière a tenu à relativiser le fait que la France reste, malgré tout, une puissance économique majeure :

« A+, ce n’est quand même pas une ultra‑mauvaise note. La France reste la deuxième puissance économique de la zone euro. Nous sommes un pays où notre patrimoine général est sept fois supérieur à la dette. Il y a encore des gens qui se bousculent, si je puis dire, pour nous prêter de l’argent. »

L’entretien complet était disponible dans l’émission ; le député y déroule son argumentaire contre les réductions budgétaires à marche forcée et pour une fiscalité visant les très hauts patrimoines.

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source:https://www.franceinfo.fr/replay-jt/franceinfo/la-matinale-week-end/dette-c-est-au-peuple-francais-de-decider-de-son-avenir-et-pas-a-une-agence-de-notation-affirme-le-depute-alexis-corbiere_7490089.html#xtor=RSS-3-%5Blestitres%5D

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