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Les autorités européennes ont récemment annoncé le démantèlement de Matrix, une messagerie cryptée qualifiée de « créée par des criminels, pour des criminels ». Cette opération, menée par Europol et Eurojust, a permis de mettre hors service un réseau complexe impliqué dans des trafics internationaux, notamment de stupéfiants, d’armes, et de blanchiment d’argent.
Une opération internationale réussie
La collaboration entre la police française et néerlandaise a été essentielle pour ce succès. Selon les déclarations de Julie Benoit, commissaire en charge des enquêtes cyber à l’Ofac, « une équipe d’enquêteurs impliquant les autorités françaises et néerlandaises a démantelé un service de messagerie crypté sophistiqué, Matrix ». Cette messagerie était utilisée par des groupes criminels pour mener leurs activités illicites.
Trois suspects, tous originaires des pays de l’Est, ont été arrêtés lors de cette opération. L’un d’eux a été interpellé à Paris, tandis que les deux autres ont été appréhendés en Espagne. Les autorités ont également saisi des biens de luxe, dont une villa d’une valeur de 15 millions d’euros, quatre voitures haut de gamme, 145 000 euros en espèces et 500 000 euros en cryptomonnaies.
Des utilisateurs et des communications ciblés
Plus de 8 000 utilisateurs de Matrix ont été identifiés durant l’enquête, qui a nécessité la réalisation de 13 perquisitions, y compris six en Lituanie. Les forces de l’ordre ont également découvert 970 téléphones équipés de la solution Matrix et mis hors service une quarantaine de serveurs, principalement en France et en Allemagne.
Cette enquête a également permis l’interception de plus de 2,3 millions de messages en 33 langues, tous liés à des activités criminelles majeures. Matrix avait été détectée pour la première fois par les autorités néerlandaises sur le téléphone d’un homme condamné pour homicide en 2021.
Une menace toujours présente
Les agences européennes ont souligné que l’infrastructure de Matrix était techniquement plus complexe que celle d’autres plateformes criminelles précédemment démantelées comme Sky ECC ou EncroChat. Les fondateurs de Matrix étaient persuadés que leur service offrait une sécurité supérieure, nécessitant une invitation pour y accéder.
Europol et Eurojust ont conclu que ce n’est pas la première fois que des autorités réussissent à infiltrer des messageries cryptées, et ce ne sera certainement pas la dernière. « Dès qu’une messagerie cryptée est découverte, d’autres voient le jour », a déclaré Julie Benoit, soulignant la persistance des criminels à rechercher de nouvelles solutions pour échapper à la justice.