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La perte auditive, longtemps perçue comme un simple inconvénient lié à l’âge, se révèle aujourd’hui être un facteur significatif du risque de déclin cognitif et de démence. Une étude récente menée par la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health aux États-Unis met en lumière que jusqu’à 32 % des cas de démence pourraient être associés à une perte auditive totale.
Une perte auditive, un impact sur le cerveau
Une audition déclinante oblige le cerveau à fournir un effort accru pour interpréter les sons. Ce surmenage peut progressivement affaiblir d’autres fonctions cognitives essentielles telles que la mémoire et l’attention. Par ailleurs, la surdité engendre souvent un isolement social, avec moins d’échanges et de stimulations, situation qui augmente considérablement le risque de démence. Ainsi, même une perte auditive modérée peut accroître le risque de démence de 17 %, tandis qu’une perte légère augmente ce risque de 16 %.
L’hérédité : transmission de la perte auditive et de la démence ?
Surdité héréditaire, une réalité fréquente
Une partie des troubles auditifs trouve son origine dans des facteurs génétiques. La surdité héréditaire concerne environ 50 à 60 % des cas de surdité infantiles. Elle peut également apparaître à l’âge adulte sous la forme de presbyacousie, la baisse naturelle de l’audition liée au vieillissement. Cette tendance familiale est souvent liée à des mutations génétiques, notamment du gène GJB2, impliqué dans de nombreuses pertes auditives non syndromiques.
Démence et génétique : un lien complexe
La démence possède un aspect génétique plus complexe. Certaines formes rares, comme la maladie d’Alzheimer familiale, sont liées à des mutations spécifiques et représentent seulement 1 % des cas en France. Pour la majorité, la démence résulte d’une interaction entre facteurs environnementaux, habitudes de vie et troubles auditifs. Ainsi, l’absence d’antécédents familiaux de troubles auditifs ou cognitifs ne garantit pas une immunité, tout comme une perte auditive héréditaire n’est pas une fatalité, mais un signal d’alarme pour une vigilance accrue.
Préserver son audition pour protéger son cerveau
Il est essentiel d’adopter des gestes simples pour limiter le déclin auditif et préserver la santé cognitive :
- Faire tester son audition régulièrement, surtout après 55 ans.
- Utiliser des aides auditives lorsque cela est nécessaire, car elles améliorent la qualité de vie et réduisent le risque de démence.
- Protéger ses oreilles des environnements bruyants en évitant les expositions prolongées et en portant des protections auditives lors de concerts ou dans des lieux bruyants.
- Maintenir une vie sociale active pour stimuler les fonctions cérébrales.
À savoir : L’Inserm souligne que l’activité physique régulière favorise une meilleure circulation sanguine dans l’oreille interne et le cerveau, assurant ainsi une meilleure oxygénation des cellules, limitant la perte auditive et renforçant la résistance au déclin cognitif.