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Dépendance des personnes âgées: coût et défis en France

by charles
France

La dépendance des personnes âgées est au cœur des débats publics en France, où le vieillissement démographique s’accélère et où les coûts liés à l’autonomie s’envolent. Le coût actuel est estimé à 30 milliards d’euros par an, et le financement repose majoritairement sur l’action publique, avec un reste à la charge des ménages. Face à ces chiffres, les experts et les décideurs évoquent des pistes de financement et soulignent les obstacles politiques qui freinent leur adoption.

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Coût et trajectoire de la dépendance en France

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Le coût de la dépendance des personnes âgées est estimé à 30 milliards d’euros par an, soit 1,4 point du PIB, et plus des trois quarts est financé par les pouvoirs publics, notamment l’allocation aux personnes âgées (Apa); le reste incombe aux ménages. Le nombre de personnes âgées en perte d’autonomie suit une trajectoire ascendante: près de 4 millions en 2050, contre un peu plus de deux millions en 2015.

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\n Coût de la dépendance des personnes âgées en France\n
Coût et projections illustrés par des images d’actualité
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Selon une étude de la Drees de 2017, la dépense publique devrait augmenter fortement d’ici 2060 pour atteindre 2,07 points de PIB; la dépense totale doublerait presque, à 2,78 points de PIB.

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Pistes et blocages politiques

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Pour financer cette trajectoire, plusieurs pistes reviennent régulièrement: renforcer la prévention, instaurer une deuxième journée de solidarité, une hausse de la CSG ou une cotisation dédiée à la perte autonomie; faire contribuer les retraités « pouvant se le permettre » ou encore sept heures de travail supplémentaires non rémunérées. Des pistes de financement individuel sont aussi évoquées, comme la création d’un contrat d’assurance obligatoire ou un système de viager mutualisé. Mais pour l’heure aucune ne s’est concrétisée. Seule la cinquième branche de la Sécurité sociale dédiée à la perte de l’autonomie est opérationnelle depuis 2021, mais elle ne dispose pas des ressources suffisantes.

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« Ce sont des décisions éminemment politiques », relève Ilona Delouette, chercheuse en économie de la santé à l’IMT Nord Europe. « La cotisation sociale, ou le point de CSG, c’est l’assiette la plus importante donc c’est ce qui permettrait de rapporter le plus », souligne-t-elle. « Mais c’est un tabou total ». Le CESE, en 2024, relevait que « l’avantage d’être simple et lisible » mais a « l’inconvénient d’alourdir les prélèvements sociaux sur les seuls revenus d’activité et de retraites », relevait le Conseil économique, social et environnemental (Cese) en 2024.

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\n Projections démographiques et coût de la dépendance\n
Illustration des enjeux financiers et démographiques
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Conséquences pour les ménages et les aidants

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Le temps presse: la trajectoire actuelle « ne permettra pas à notre pays de faire face à ses responsabilités », alertait fin 2024 le président de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, Jean-René Lecerf. « Nous menons une politique intéressante et responsable, mais c’est une politique que je qualifierais d’au fil de l’eau, comme si la tempête du vieillissement de notre population, dès maintenant mais plus encore à partir de 2030, n’existait pas », a-t-il ajouté.

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Si rien n’est fait, les conséquences seraient lourdes pour les ménages, dont le reste à charge serait considérablement plus élevé, et le secteur devrait être rapidement confronté à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. La charge pèserait aussi sur les proches aidants, un épuisement qui pourrait à terme peser sur la productivité du pays. Faute de revalorisation des professionnels, le secteur risque en outre une dégradation de l’accompagnement des personnes dépendantes.

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