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Dépenses colossales des lobbies américains aux élections
Les lobbies jouent un rôle crucial dans l’élaboration des politiques publiques, tant intérieures qu’extérieures, aux États-Unis. Ces groupes représentent divers secteurs, tels que les grandes entreprises, les associations professionnelles et les organisations à but non lucratif, qui cherchent à influencer les décisions politiques principalement grâce au financement massif et à l’influence sur l’opinion publique.
Influence des financements
Le poids de l’argent représente un véritable cauchemar pour les deux partis politiques principaux, le Parti républicain et le Parti démocrate. L’influence de ces organisations se manifeste clairement par les sommes astronomiques qu’ils consacrent aux campagnes des candidats qui soutiennent leurs intérêts, tout en investissant également des millions de dollars pour attaquer et cibler les campagnes des opposants à leurs politiques, que ce soit lors des élections présidentielles ou au Congrès.
Lors des élections de 2020, les dépenses annoncées pour les campagnes électorales ont atteint environ 15 milliards de dollars, dont une grande partie provenait de dons de lobbies et de grandes entreprises américaines. Ce montant est appelé à augmenter lors des élections de cette année, en raison d’une concurrence accablante et d’un climat déjà très polarisé.
Le lobby des armes
Le lobby des armes investit depuis des décennies des millions de dollars pour défendre le droit de possession d’armes, un des droits constitutionnels les plus controversés aux États-Unis. La National Rifle Association (NRA) est l’un des lobbies les plus influents du pays, ayant dépensé environ 23 millions de dollars en 2020 pour soutenir les candidats républicains en faveur de la défense du port d’armes.
Bien que confrontée à de nombreux défis juridiques et financiers, la NRA continue d’affirmer son soutien aux candidats républicains cette année, tout en s’opposant fermement aux mesures de restriction de la possession d’armes et en plaidant pour des législations qui encouragent leur prolifération aux États-Unis.
Chambre de commerce américaine
Dans son dernier discours sur l’état de l’Union, le président Joe Biden a proposé plusieurs législations visant à augmenter les impôts des grandes entreprises et des plus riches, en suggérant de relever le taux d’imposition minimum à 21 %. Ces mesures incitent considérablement ces institutions à pencher vers les républicains.
La Chambre de commerce a soutenu Donald Trump lors des élections de 2020, notamment dans ses efforts pour réduire les impôts des entreprises et promouvoir le libre-échange. Chaque année, cet organisme dépense un budget énorme pour défendre les intérêts des entreprises et soutenir des politiques économiques favorables aux affaires, influençant significativement les législations fiscales et commerciales.
Le lobby israélien
La question du financement d’Entité sioniste dans son conflit avec Gaza est un point de divergence majeur entre les partis républicain et démocrate, qui s’alignent généralement sur la position des États-Unis soutenant le droit d’Entité sioniste à se défendre.
Le conflit à Gaza depuis le 7 octobre 2023 a modifié les normes concernant le soutien traditionnel des grands lobbies israéliens en Amérique. Ce conflit a alimenté les critiques contre Entité sioniste, surtout parmi les progressistes au sein du Parti démocrate, avec des sondages qui montrent une empathie croissante pour la cause palestinienne.
En conséquence, l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) a augmenté ses dépenses pour soutenir les candidats modérés lors des primaires démocrates afin de garantir leur victoire sur les candidats pro-palestiniens.
Les associations professionnelles
Le syndicat des agents des frontières a mis le président Biden dans l’embarras en démentant les allégations de son soutien à la candidature démocrate, déclarant via un post largement partagé qu’il ne soutenait pas Biden et ne le soutiendrait jamais.
Malgré le retrait de Biden de la course, des enjeux comme les frontières et l’immigration demeurent cruciaux pour les électeurs. Les républicains et les démocrates tentent de tirer parti de cette question pour influencer l’opinion publique et obtenir le soutien du syndicat des frontières.
Le lobby pharmaceutique
Pendant la présidence de Trump, les grandes entreprises pharmaceutiques et les compagnies d’assurance ont profité de politiques favorisant les réductions fiscales et des régulations moins strictes, ce qui a contribué à augmenter considérablement leurs bénéfices.
Avec l’arrivée de Biden, les inquiétudes concernant de nouvelles restrictions sur les prix des médicaments ont poussé ces entreprises à accroître leurs dépenses de campagne pour soutenir les candidats favorables à leurs intérêts. Par exemple, la Pharmaceutical Research and Manufacturers of America (PhRMA) dépense environ 28 millions de dollars par an pour défendre les intérêts des entreprises pharmaceutiques, s’efforçant de promouvoir le financement de nouvelles recherches médicales, malgré les critiques sur le prix élevé des médicaments.
Les entreprises technologiques
Un des rares sujets de consensus parmi républicains et démocrates est l’opinion selon laquelle les grandes entreprises technologiques sont devenues trop riches et puissantes. Bien qu’ils apprécient en général les produits technologiques, le pouvoir de ces entreprises préoccupe les deux partis.
Google, sous la direction de sa société mère Alphabet Inc., est la plus grande dépensière en matière de lobbying, avec un montant avoisinant 21,7 milliards de dollars par an. Elle utilise son influence pour affecter les législations relatives à la vie privée, aux droits d’auteur, à l’innovation et à la réglementation d’Internet.
Les grandes entreprises technologiques, comme Google, Amazon, Apple, Meta et Microsoft, détiennent une capacité considérable à influencer la politique américaine, non seulement par leurs dépenses, mais également par leur contrôle sur les plateformes de médias sociaux où se déroule une grande partie du débat public aux États-Unis.
Le lobby pétrolier
Un article du Washington Post a révélé les détails d’une réunion entre Donald Trump et de hauts dirigeants du secteur pétrolier, au cours de laquelle Trump a promis d’annuler les politiques de Biden concernant les voitures électriques et l’énergie éolienne, en échange d’un soutien financier d’un milliard de dollars pour sa campagne.
Un des dirigeants a également exprimé ses mécontentements face aux réglementations environnementales contraignantes, malgré un investissement de 400 millions de dollars pour influencer l’administration Biden en 2023. Le lobby pétrolier est l’une des forces économiques majeures, cherchant à préserver ses intérêts face à la transition vers les énergies renouvelables.
Les entreprises pétrolières ont bénéficié d’un soutien considérable durant la présidence de Trump, qui a tenté de réduire les restrictions environnementales. Toutefois, avec l’arrivée de Biden et le regain d’influence des démocrates en 2020, les craintes de ces entreprises concernant l’impact des politiques environnementales sur leurs bénéfices se sont intensifiées, puisque la question du changement climatique est devenue une priorité pour l’administration actuelle.