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À l’approche de la dernière année pleine à l’Élysée, les vœux présidentiels ne servent généralement pas d’avant-garde électorale. De Giscard à Hollande, ces allocutions privilégient la trajectoire du pays, la continuité et la gravité du moment plutôt que l’annonce d’un départ. À l’heure où Emmanuel Macron doit prononcer ses avant-derniers vœux, le mercredi 31 décembre à 20 heures, tour d’horizon de ce que ses prédécesseurs ont dit dans une étape similaire, avant la fin d’un mandat en cours.
Valéry Giscard d’Estaing en 1979
Le 31 décembre 1979, Valéry Giscard d’Estaing s’adresse à une France frappée par le second choc pétrolier. Le ton est grave et résolu. Sans évoquer explicitement l’échéance de 1981, il met en avant la capacité du pays à résister aux déséquilibres économiques et au déficit extérieur. La confiance apparaît comme une condition préalable : confiance dans les réformes engagées, dans la modernisation et dans l’unité nationale. À un peu plus d’un an de la présidentielle, le discours vise davantage à démontrer la solidité du pays qu’à présenter un bilan.
François Mitterrand en 1986 et 1993
En 1986, François Mitterrand prononce ses vœux en pleine cohabitation. Le propos est institutionnel, presque didactique. Le chef de l’État rappelle la séparation des pouvoirs et se pose en garant de la continuité de l’État, notamment en matière diplomatique et de défense. Aucune projection électorale explicite : il se déclarera en mars 1988 ; la priorité est donnée à l’unité nationale et à la préservation des libertés publiques, dans un contexte de tensions politiques maîtrisées par le verbe plus que par l’affrontement.

Jacques Chirac en 2000 et 2005
À la veille de 2001, Jacques Chirac fait des vœux un moment symbolique de passage de siècle. La solidarité, la modernisation et la maîtrise de la mondialisation structurent son propos. L’échéance présidentielle de 2002 reste en arrière-plan ; l’accent est mis sur l’État, les services publics et l’environnement, comme autant de marqueurs d’une action appelée à se prolonger.

Les années Sarkozy et Hollande
Après les émeutes de l’automne, les vœux de 2005 prennent un tour plus grave. Le président insiste sur l’égalité des chances, la lutte contre le racisme et le respect de la loi. La République est invoquée comme socle, face à une société fragmentée. À un peu plus d’un an de 2007, le discours assume un rôle de rappel à l’ordre et de rassemblement, sans jamais entrer dans la logique d’une fin de mandat.
Nicolas Sarkozy en 2010
Le 31 décembre 2010, Nicolas Sarkozy semble déjà aborder son bilan. La crise financière est au cœur du propos, tout comme les réformes engagées. Le message est clair : les transformations menées sont nécessaires pour préserver le modèle social. L’élection de 2012 n’est pas citée, mais l’argumentaire prépare explicitement la défense d’une action en cours.
François Hollande en 2015
Les vœux de 2015 de François Hollande sont dominés par les attentats. L’hommage, la sécurité et la lutte contre le terrorisme structurent le discours. Le président insiste sur l’équilibre entre libertés et protection, tout en esquissant les priorités restantes du quinquennat : emploi, jeunesse, climat. Là encore, la perspective de 2017 reste implicite, contenue dans l’affirmation de la continuité de l’action, sans savoir qu’il renoncera à se représenter.
Emmanuel Macron et les vœux de 2021
Les vœux pour 2021 sont prononcés en plein Covid-19. Le contexte est celui d’un mandat en cours avec des objectifs clairs pour 2021 et au-delà, notamment sur la vaccination et la relance économique, plutôt qu’un appel explicite à préparer une élection prochaine. Mais l’envie de poursuivre est déjà là.