Table of Contents
Des étudiants du Bangladesh transforment Dacca en œuvre d’art
Dans les rues animées de Dacca, la capitale du Bangladesh, des dizaines d’étudiants de différentes universités se sont mobilisés dans une campagne pour « embellir » les murs de la ville. Cette initiative, qualifiée de « l’art de la révolution étudiante », vise à rappeler les luttes contre la discrimination et l’injustice, tout en aspirant à reconstruire le Bangladesh.
Un message fort à travers l’art
Les fresques qui ornent Dacca véhiculent des messages sociaux, politiques et de sensibilisation, rappelant un mouvement de protestation qui a rapidement conduit à un changement de régime. En seulement cinq semaines, cette agitation a coûté la vie à des centaines de personnes et blessé des milliers d’autres, ce qui a finalement poussé la Première ministre, Sheikh Hasina, à quitter le pays le 5 août dernier, après 16 années de pouvoir.
Des œuvres symboliques et engagées
Les dessins affichent une belle habileté artistique, mêlant symbolisme et phrases évocatrices telles que « l’unité nationale » et la lutte contre la tyrannie ainsi que la corruption. Les artistes, en utilisant le terme « seconde naissance » pour désigner ce que vit leur pays, plaident pour une « réforme » du Bangladesh, qui compte 172 millions d’habitants.
- « Le pouvoir du peuple est plus fort que celui des puissants »
- « Je veux être capable de dire à mes enfants que je ne suis pas resté silencieux »
Un soutien à la Palestine
Les artistes n’ont pas oublié d’inclure le drapeau de la Palestine, qui apparaît aux côtés du drapeau national dans plusieurs coins de la ville, soulignant la solidarité internationale dans leurs expressions artistiques.
Un élan de contestation continue
Cette campagne de peinture et d’écriture de slogans fait partie d’un mouvement étudiant plus large, visant à s’opposer à ce que les étudiants qualifient de vestiges du Parti Awami League au pouvoir. Hassan Abdullah, un des coordinateurs de ce mouvement à l’Université de Dacca, explique que leur lutte vise à garantir que les hommes du régime précédent soient tenus pour responsables des violences commises contre les civils.
Un appel à l’observation internationale
Le conseiller principal du gouvernement bangladais, Mohammed Yunus, a récemment encouragé ses homologues internationaux à visiter Dacca pour voir ce phénomène culturel, politique et artistique. Il a affirmé que Dacca est devenue « la capitale mondiale du graffiti », où même des jeunes de 12 ou 13 ans participent à cette expression artistique dans une ambiance de renouveau démocratique.