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Étude de la proposition de destitution d’Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale
Après plusieurs semaines de débats et d’analyses, la proposition de destitution Macron sera examinée ce mardi à l’Assemblée nationale. Ce moment représente la première étape d’une procédure complexe qui semble peu encline à aboutir.
Origine de la proposition de destitution
La France Insoumise (LFI) a initié cette démarche suite au refus d’Emmanuel Macron de nommer un candidat du Nouveau Front Populaire (NFP) au poste de Premier ministre, malgré la victoire de la coalition de gauche aux élections législatives anticipées. La proposition de résolution a été soumise le 4 septembre, coïncidant avec la nomination de Michel Barnier des Républicains à Matignon.
Mathilde Panot, cheffe des députés insoumis, a justifié cette initiative comme une « réponse politique » à ce qu’elle qualifie de « coup de force antidémocratique » du président de la République.
Les étapes de la procédure de destitution
Conformément à la loi n° 2014-1392 du 24 novembre 2014, la procédure de destitution débute devant le Bureau de l’Assemblée nationale, composé de 22 membres. Cet organe est chargé de vérifier la recevabilité du texte selon les critères définis par l’article 68 de la Constitution. Celui-ci stipule que « le Président de la République ne peut être destitué qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat. »
Le NFP détient 12 des 22 postes au Bureau, ce qui pourrait faciliter la validation de la proposition. Néanmoins, des divisions persistent au sein de la coalition de gauche concernant cette motion. Le Parti socialiste a annoncé qu’il ne s’opposerait pas à sa recevabilité, mais qu’il voterait contre lors des étapes suivantes.
Procédure au sein de la Haute Cour
Si le Bureau approuve la proposition, celle-ci sera ensuite envoyée à la commission permanente compétente pour les lois constitutionnelles, qui devra se prononcer dans un délai imparti. L’absence de majorité du NFP au sein de cette commission pourrait entraver l’avancement de la proposition.
Lors du vote à l’Assemblée nationale, il ne s’agira pas de voter directement sur la destitution de Macron, mais plutôt sur la création d’une Haute Cour, chargée d’examiner la question. La réussite de cette étape nécessitera la majorité des deux tiers des voix des députés. En cas d’échec, la procédure s’arrêtera là.
Réactions politiques face à la proposition
Dans l’éventualité d’une adoption, la proposition sera alors transmise au Sénat, qui devra se prononcer rapidement. Si elle est validée, la nouvelle Haute Cour devra prendre une décision concernant la destitution dans un délai d’un mois, requérant également la majorité des deux tiers pour valider cette action.
Cependant, même avec 193 députés pour le NFP, l’obtention de cette majorité reste incertaine, certains élus ayant déjà exprimé leur opposition à la destitution. François Hollande, ancien président socialiste, a souligné qu’il ne participerait « d’aucune façon » à une tentative visant à contester les institutions.
Le groupe des députés du PS a par ailleurs indiqué qu’ils voteraient contre l’adoption de cette procédure, la considérant comme vouée à l’échec et susceptible de conférer une certaine légitimité à Emmanuel Macron.
Enfin, le Rassemblement National a également critiqué la démarche, qualifiant cette initiative de « cinéma » qui ne portera pas ses fruits.