La dette publique de la France a progressé au deuxième trimestre 2025, atteignant 3 416,3 milliards d’euros et 115,6 % du produit intérieur brut (PIB), selon l’Insee publié le 25 septembre. Ce nouveau record est essentiellement tiré par la dette de l’État et intervient dans un contexte social tendu, marqué par de nouvelles mobilisations et par un débat budgétaire qui s’organise à la mi-octobre. L’endettement élevé reflète des déficits persistants depuis les années 1970 et soulève des questions sur les marges de manœuvre pour financer les services publics et la transition écologique. Les analystes soulignent que cet endettement évolue plus vite que chez les voisins européens, et que la charge d’intérêts pèsera davantage sur le budget de l’État.
Chiffres officiels: 3 416,3 Md€ et 115,6 % du PIB à fin juin 2025
Selon l’Insee, la dette atteint 3 416,3 milliards d’euros à fin juin, soit 115,6 % du PIB, après 3 345,4 Md€ à fin mars et 3 229,7 Md€ un an plus tôt. D’avril à juin, l’augmentation est de 70,9 Md€, principalement imputable à la dette de l’État (+64,3 Md€). La dette des administrations publiques locales recule de 0,1 Md€ et celle des organismes divers de l’administration centrale diminue, tandis que la contribution des administrations de sécurité sociale s’accroît de 7,8 Md€.
Le contexte social demeure tendu: les syndicats annoncent une nouvelle journée de mobilisation et le Premier ministre Sébastien Lecornu n’a pas encore transmis de budget à l’Assemblée, avec une présentation attendue à la mi-octobre.
Contexte budgétaire et perspectives
Les chiffres renforcent le débat sur les choix budgétaires pour 2026. Des scénarios évoqués par différentes parties montrent une fourchette d’efforts budgétaires allant de 22 à 35 milliards d’euros, certains évoquant même 44 milliards, chiffre rapporté comme proposition dans les discussions publiques.
Par ailleurs, Fitch a dégradé la note souveraine de la France et prévoit que l’endettement puisse grimper jusqu’à 121 % du PIB en 2027, soulignant l’instabilité politique et budgétaire comme facteur de risque. Selon l’économiste François Ecalle, « le déficit n’est pas seulement un déficit de crise, il est aussi structurel ». Selon Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l’OFCE, « la dette augmente plus vite que celle de ses voisins européens ». La France demeure l’un des pays les plus endettés de la zone euro, derrière la Grèce et l’Italie, et rappelle que le coût des intérêts pourrait peser davantage sur les finances publiques.
Ces chiffres interviennent alors que Sébastien Lecornu poursuit ses consultations et que le gouvernement n’a pas encore dévoilé ses orientations budgétaires pour le prochain exercice.