Home ActualitéDissolution de la Fesci : Une violence qui divise les Ivoiriens

Dissolution de la Fesci : Une violence qui divise les Ivoiriens

by Sara
Côte d’Ivoire

Le pouvoir ivoirien a récemment décidé de dissoudre la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), une mesure annoncée de manière succincte dans le communiqué du Conseil national de sécurité (CNS) le 17 octobre. Cette décision survient dans un contexte de violences sur les campus, exacerbées par des affaires de meurtre impliquant des membres de la Fesci.

Un climat de violence et d’arrestations

Mercredi, les ministres concernés avaient fait preuve de prudence face aux médias. Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement, a déclaré qu’« une violence est entrée dans nos campus et nos universités qui ne peut plus être acceptée ». Les autorités ont confirmé que plusieurs membres de la Fesci, dont le secrétaire général Sié Kambou, ont été interpellés dans le cadre d’enquêtes criminelles portant sur deux meurtres récents.

Une série de meurtres tragiques

Le premier meurtre concerne Khalifa Diomandé, 30 ans, qui a été battu à mort à la fin du mois d’août. Étudiant en criminologie, il aurait été victime d’un « guet-apens » orchestré par des membres de la Fesci. Le second meurtre a touché Mars Aubin Déagoué, 49 ans, qui a été enlevé et tué fin septembre, connu comme un rival de Sié Kambou.

Interventions des autorités

En réponse à ces événements, les ministères de l’enseignement supérieur et de l’intérieur ont interdit les activités de toutes les associations syndicales estudiantines. Des opérations d’assainissement dans les cités universitaires ont également été lancées, menant à la saisie d’un « lot important d’armes blanches », dont 107 machettes et des grenades.

Expulsions et gestion de la location étudiante

Les autorités ont expulsé environ 5 000 occupants « irréguliers » des campus, un problème qui se posait dans plusieurs villes comme Abidjan, Bouaké et Daloa. La sous-location des chambres universitaires, qui avait permis à la Fesci de générer des revenus, est désormais sous le contrôle du Centre régional des œuvres universitaires (Crou).

Des réactions et des divisions au sein du gouvernement

La décision de dissoudre la Fesci a provoqué des réactions mitigées au sein même du gouvernement. Alors que certains membres prônent cette dissolution, d’autres soulignent que cela pourrait nuire à la structure étudiante, qui, malgré ses dérives, a été perçue comme essentielle pour défendre les intérêts des étudiants.

Un passé tumultueux

La Fesci, créée en 1990, a souvent été confrontée à des tentatives d’éradication. Des gouvernements successifs ont hésité à s’attaquer à cette organisation, craignant des grèves massives sur les campus universitaires. Aujourd’hui, la dissolution de la Fesci soulève des interrogations quant à l’avenir des étudiants ivoiriens et la gestion de la violence sur les campus.

Une opération d’évacuation au campus Mermoz, après que le ministère de l’éducation nationale a ordonné aux étudiants occupant illégalement des chambres dans les résidences universitaires de quitter les lieux, dans le quartier de Cocody, à Abidjan, le 7 octobre 2024.

Fesci | Côte Divoire | Étudiants | Violence | Gouvernement

You may also like

Leave a Comment