Après avoir annoncé son intention de « suspendre définitivement l’immigration en provenance de tous les pays du tiers-monde », le président américain a tenu mardi des propos incendiaires contre la Somalie, dans le cadre d’un discours sur l’immigration et la sécurité. Cette déclaration intervient au moment où les États‑Unis se livrent à un débat politique sur les flux migratoires et la protection des frontières.
À propos de la Somalie, il a déclaré: « Ils n’ont rien, ils ne font que s’entre-tuer », ajoutant que « leur pays ne vaut rien pour une raison ou une autre ». « Leur pays est pourri, et nous ne voulons pas d’eux chez nous », a-t-il insisté.
Le président dénigre régulièrement les minorités et a fait de la lutte contre l’immigration illégale l’un de ses chevaux de bataille, misant sur les craintes liées à la perte de pouvoir politique et culturel. « Qu’ils retournent d’où ils viennent et qu’ils règlent leurs problèmes », a-t-il poursuivi, au cours d’un échange sur la sécurité nationale.
La démocrate Ilhan Omar, originaire de Somalie et critique du gouvernement américain, a répliqué sur X en dénonçant une « obsession » et a exprimé l’espoir que Donald Trump reçoive l’aide psychologique dont il aurait besoin.
La semaine précédente, Donald Trump avait évoqué la possibilité de suspendre définitivement l’immigration en provenance de tous les pays du tiers‑monde, en réaction à l’attaque par un suspect afghan contre deux membres de la Garde nationale à Washington. Le gouvernement américain avait aussi, en juin, imposé des interdictions d’entrée ou des restrictions de visas pour plusieurs pays, dont la Somalie. Environ 920 millions d’euros auraient été versés à des services sociaux inexistants dans le Minnesota, selon des sources locales.
La Somalie, pays de la Corne de l’Afrique, est marquée par une pauvreté multidimensionnelle selon l’ONU, et a sombré dans les années 1990 dans une guerre civile qui a entraîné l’effondrement de l’État. Selon l’ONU, environ 70 % de la population vivait dans cette pauvreté, et le pays a connu une décennie de conflits qui a fragilisé les institutions.
Ces échanges s’inscrivent dans une tonalité politique marquée par la rhétorique sur l’immigration et les minorités et alimentent les débats sur la politique intérieure américaine et les rapports entre les États-Unis et leurs voisins.