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Le président d’El Salvador a proposé un échange de prisonniers avec le Venezuela, impliquant 252 Vénézuéliens déportés des États-Unis et incarcérés dans son pays. Cette initiative vise à libérer un nombre équivalent de détenus politiques au Venezuela.
Une proposition directe de Nayib Bukele à Nicolás Maduro
Nayib Bukele s’est adressé directement au président vénézuélien Nicolás Maduro via un message publié sur les réseaux sociaux. Il a précisé que plusieurs des Vénézuéliens déportés étaient accusés de crimes graves tels que des viols et des homicides, tandis que les détenus politiques au Venezuela seraient emprisonnés uniquement en raison de leur opposition à Maduro, dont la réélection l’an dernier reste largement contestée.
Le gouvernement vénézuélien affirme ne pas détenir de prisonniers politiques, une position rejetée par diverses organisations de défense des droits humains.
Les termes de l’échange proposé
Dans son message sur X, Bukele a déclaré : « Je souhaite vous proposer [à Maduro] un accord humanitaire appelant à la réintégration de 100 % des 252 Vénézuéliens déportés, en échange de la libération du même nombre parmi les milliers de prisonniers politiques que vous détenez. »
Il a également évoqué près de 50 détenus d’autres nationalités, parmi lesquels des citoyens américains, pouvant faire partie de cet échange.
Contexte des déportations et détentions aux États-Unis et à El Salvador
Ces dernières semaines, plus de 200 Vénézuéliens ont été expulsés des États-Unis vers El Salvador. L’administration de l’ancien président Donald Trump les accuse d’appartenir au gang criminel Tren de Aragua. Washington finance la détention de ces personnes dans le tristement célèbre centre de haute sécurité appelé Terrorism Confinement Center, situé à El Salvador.
Depuis son entrée en fonction en janvier, la politique migratoire très stricte de Donald Trump a rencontré plusieurs obstacles juridiques. Le 4 avril 2025, la Cour suprême américaine a ordonné la suspension de la déportation d’un autre groupe de membres présumés du gang vénézuélien.
Cadre légal des déportations sous l’administration Trump
La Maison-Blanche qualifie les contestations juridiques visant l’utilisation de la loi pour ces déportations massives de « litiges sans fondement ». Ces déportations s’appuient sur le Alien Enemies Act de 1798, une loi qui autorise le président à détenir et expulser des ressortissants de pays considérés comme ennemis, sans passer par les procédures habituelles.
Cette loi, rarement invoquée, avait été appliquée seulement trois fois auparavant, toutes durant des périodes de guerre.