Home ActualitéÉconomie : Contraste entre la France et les États-Unis en 2024

Économie : Contraste entre la France et les États-Unis en 2024

by Sara
France, États-Unis

Les chiffres de la croissance du 4e trimestre 2024 viennent d’être publiés des deux côtés de l’Atlantique, illustrant un fort contraste entre les deux continents. Les deux banques centrales ont pris leurs dernières décisions en conséquence.

La situation économique aux États-Unis

Côté positif, la croissance américaine maintient son rythme élevé, avec une prévision de 2,8% pour l’année 2024, presque au même niveau que les 2,9% réalisés en 2023. Le PIB américain a augmenté de 0,6% en rythme trimestriel au 4e trimestre 2024, soutenu par une hausse de la consommation des ménages, tandis que l’investissement est en baisse.

En décembre 2024, le taux de chômage était de 4,1% et l’économie a créé 256 000 emplois nets, pour un total de 2,2 millions d’emplois créés sur l’année. Cependant, l’inflation était à 2,6% en décembre (selon l’indicateur PCE, favori de la Fed), restant supérieure à la cible de 2%. Lors de sa réunion du 29 janvier, la Fed a donc décidé de maintenir son taux directeur inchangé à 4,5%, soit un point de moins que son taux le plus élevé de 5,5%, maintenu jusqu’en août 2024. De plus, la Fed continue de réduire son bilan par la vente d’actifs dans le cadre de son programme de quantitative tightening.

Les défis en Europe

En revanche, la situation en Zone Euro est préoccupante, avec une croissance nulle au 4e trimestre 2024. L’Allemagne connaît une nouvelle contraction trimestrielle de son PIB à -0,2%, marquant une deuxième année consécutive de croissance négative. À l’inverse, des pays comme l’Espagne et le Portugal affichent des croissances trimestrielles de +0,8% et +1,5% respectivement.

La croissance française, quant à elle, a basculé en négatif avec -0,1%, compensant un troisième trimestre boosté par les Jeux Olympiques. Le taux de chômage en Zone Euro est à 6,3% et l’inflation a légèrement augmenté à 2,4%, contre 1,7% en septembre. La Banque centrale européenne (BCE) a décidé de réduire une nouvelle fois ses taux directeurs, avec un taux de la facilité de dépôt à 2,75% et un taux principal de refinancement à 2,9%, en baisse par rapport à 4,5% en mai 2024.

Un regard sur la France

La situation économique française est inquiétante. En plus de la contraction de -0,1% au 4e trimestre, les exportations sont en forte baisse et le taux de chômage a grimpé à 7,4%. L’inflation en France est inférieure à la moyenne européenne, à 1,8% en janvier 2025, en lien avec le ralentissement de la consommation.

Les défaillances d’entreprise augmentent également, avec 5 900 cas en novembre, un chiffre inédit depuis dix ans. Ce tableau met en lumière la difficulté de la France à s’adapter aux défis économiques actuels, alors que l’économie américaine affiche un dynamisme et une confiance en l’avenir, notamment dans le domaine de l’innovation technologique.

Les enjeux géopolitiques et économiques

L’Europe, dans son ensemble, fait face à des défis majeurs. L’incapacité à soutenir militairement des alliés agressés par la Russie et à négocier d’égal à égal avec la Chine résulte d’une absence de force économique et militaire. Les règles et restrictions ont conduit à un affaiblissement des secteurs clés, comme l’agriculture et l’industrie.

La France, quant à elle, a subi des dommages dans des secteurs autrefois florissants, notamment l’automobile et l’aéronautique, en raison d’une fiscalité lourde et de contraintes administratives. La qualité des services publics, autrefois enviée, s’est transformée en une machine centralisée, inefficace et sous-investie.

Perspectives d’avenir

Les gouvernements français, depuis des décennies, ont financé la demande par de l’argent public, masquant ainsi les faiblesses de l’offre privée. La croissance a été alimentée par un endettement croissant malgré une fiscalité accrue. Actuellement, les investisseurs en obligations du trésor français à 10 ans réclament un taux d’intérêt de 3,2%, supérieur à celui des obligations espagnoles, grecques ou portugaises.

La prise de conscience des Français face à l’endettement croissant peut marquer un tournant. Les expériences d’arrêt des dépenses clientélistes dans d’autres pays trouvent un écho favorable chez nos concitoyens. Il est crucial de mener une réduction concertée des dépenses avant qu’une autorité extérieure ne l’impose, comme cela a été le cas en Grèce en 2012.

Radu Vranceanu et Marc Guyot

Économie | Croissance | Chômage | Inflation | France | États-unis
source:https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/opinion-des-chiffres-et-des-fondamentaux-economiques-1017452.html

You may also like

Leave a Comment