Édouard Philippe, président d’Horizons et ancien Premier ministre, a appelé Emmanuel Macron à organiser une élection présidentielle anticipée après l’adoption du budget 2026. Dans des allocutions publiques et des interviews radios, il affirme que cette option permettrait de sortir d’une « crise politique qui nuit au pays » de façon plus ordonnée et lisible. Selon lui, la composition d’un Premier ministre chargé de faire adopter le budget et l’annonce d’une élection à venir offriraient « une sortie de crise » plus claire pour l’ensemble des acteurs. Il s’est aussi opposé à une dissolution, estimant que « le risque terrible d’une dissolution, c’est qu’il n’y ait pas de majorité ».
Édouard Philippe appelle une présidentielle anticipée après l’adoption du budget 2026
Face à l’affaissement de l’État qui n’est plus tenu, la sortie de crise, c’est sur lui qu’elle repose, a déclaré l’ancien Premier ministre, selon les extraits publics relatifs à ses interventions. « On ne va pas faire durer ce que nous vivons depuis six mois pendant 18 mois encore, c’est beaucoup trop long », a-t-il ajouté, décrivant ce que certains qualifient de « jeu politique affligeant ». En cas d’annonce par Emmanuel Macron d’une présidentielle anticipée pour début 2026, Édouard Philippe estime que « ce serait de nature à donner un peu de visibilité à tout le monde » et rendrait plus facile la nomination d’un Premier ministre « avec pour fonction de construire et faire adopter un budget ».
Il a poursuivi en affirmant que « en prenant des décisions à contretemps, s’est placé dans cette situation » et qu’« il n’avait pas à dissoudre, on utilise la dissolution pour régler une crise politique. On ne l’utilise pas pour déminer je ne sais quoi ou à sa convenance personnelle. Quand on est chef de l’État, on ne se sert pas des institutions, on les sert ». Enfin, il a répété son scepticisme face à une dissolution, évoquant que « le risque terrible d’une dissolution, c’est qu’il n’y ait pas de majorité ».
Pour Fabien Roussel, « pourquoi pas ». Lors d’un passage à l’antenne, le secrétaire national du PCF a laissé entendre qu’il serait prêt à de nouvelles élections présidentielles et a assuré: « Qu’il y ait de nouvelles élections présidentielles, pourquoi pas. Je n’aurai jamais peur que la solution soit de donner la parole au peuple ». Sur Europe 1 et CNews, d’autres voix du paysage politique ont pris position, notamment Bruno Retailleau, qui a estimé qu’il y avait « une petite course les uns vis-à-vis des autres (dans le camp présidentiel) pour se distinguer du président de la République ».
Du côté du PCF et des autres formations, le feuilleton se poursuit: Hervé Morin et David Lisnard ont aussi été cités parmi ceux qui réclament des décisions rapides, et La France Insoumise a évoqué la possibilité d’une motion de destitution. Pour l’heure, l’objectif d’Édouard Philippe reste centré sur la possibilité d’organiser une élection présidentielle anticipée après l’adoption du budget 2026, et sur le fait de ne pas aggraver une dissolution qui n’aurait pas de majorité. Le principal intéressé a, jusqu’ici, exclu toute démission avant la fin de son mandat.