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Élection présidentielle en Roumanie : George Simion en tête au premier tour

by Sara
Élection présidentielle en Roumanie : George Simion en tête au premier tour
Roumanie

Dimanche 4 mai, les électeurs roumains se sont mobilisés pour le premier tour de l’élection présidentielle, marqué par une nette avancée de l’extrême droite. George Simion, leader du parti nationaliste Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), a remporté une victoire écrasante avec 40,5 % des voix, surpassant largement le résultat du candidat ultradroitier Calin Georgescu lors du scrutin de novembre dernier.

Le candidat d'extrême droite George Simion (à gauche), en tête au premier tour de l'élection présidentielle roumaine, et Calin Georgescu, exclu de la course, répondent aux journalistes dans un bureau

George Simion, un triomphe nationaliste au premier tour

Le candidat nationaliste George Simion a dominé largement ce premier tour, selon les données partielles communiquées par l’Autorité électorale roumaine. Avec plus de 40,5 % des suffrages exprimés, il dépasse de près de 18 points le score de 22,94 % obtenu par Calin Georgescu lors du précédent scrutin de novembre, annulé par la Cour constitutionnelle sur fond de soupçons d’ingérence russe.

Âgé de 38 ans, George Simion se distingue par son opposition ferme à l’aide militaire apportée à l’Ukraine, sa critique virulente des dirigeants de l’Union européenne et son adhésion à la mouvance « Make America Great Again » initiée par l’ancien président américain Donald Trump. Sa communication, notamment via la plateforme TikTok, a su capter l’attention de nombreux jeunes électeurs, notamment ceux qui avaient soutenu Calin Georgescu.

Après l’annonce de sa victoire, George Simion a déclaré : « Ce n’est pas seulement une victoire électorale, c’est une victoire de la dignité roumaine. C’est la victoire de ceux qui n’ont pas perdu espoir, de ceux qui croient encore en la Roumanie, un pays libre, respecté et souverain ». Il a ensuite ajouté dans une vidéo diffusée au siège de son parti : « Ensemble nous avons écrit une page d’histoire aujourd’hui », tandis que ses partisans scandaient « Dehors les voleurs, vive les patriotes ».

Perspectives du second tour et enjeux géopolitiques

Les observateurs redoutent que l’élection de George Simion au second tour, prévu le 18 mai, ne conduise à un isolement international de la Roumanie, ce qui pourrait freiner les investissements privés et déstabiliser le flanc oriental de l’OTAN, particulièrement sensible dans le contexte du conflit russo-ukrainien.

Cependant, certains experts, comme le professeur de sciences politiques Sergiu Miscoiu, estiment que Simion sera probablement battu au second tour en raison d’un faible potentiel de voix supplémentaires. Cette analyse est partagée par l’historien Jacques Rupnik, qui évoque une compétition très serrée.

Une lutte serrée pour la seconde place

Bien loin derrière George Simion, la bataille pour la deuxième place est extrêmement disputée. Deux candidats arrivent quasiment à égalité : Crin Antonescu, 65 ans, représentant la coalition gouvernementale pro-européenne, et Nicusor Dan, 55 ans, maire centriste de Bucarest engagé dans une lutte anti-corruption.

Selon les résultats provisoires, Nicusor Dan devance légèrement Crin Antonescu avec 20,9 % des voix contre 20,3 %, ce qui lui permettrait d’affronter George Simion lors du second tour. Plus éloigné, l’ancien Premier ministre social-démocrate Victor Ponta n’a pas réussi à capitaliser sur un discours teinté de références trumpistes, échouant à convaincre une part significative de l’électorat.

En cinquième position, Elena Lasconi, qui avait atteint plus de 19 % lors du premier tour de la présidentielle annulée, ne recueille cette fois que moins de 3 % des suffrages. Son parti, l’Union sauvez la Roumanie (USR), a décidé de soutenir Nicusor Dan, son fondateur, abandonnant ainsi sa candidature.

Le retour manqué de Calin Georgescu

La surprise du précédent scrutin de novembre avait été l’arrivée en tête de Calin Georgescu, un ancien haut fonctionnaire aux positions réactionnaires, nostalgique du régime fasciste de la Garde de fer, et perçu comme proche du Kremlin par ses détracteurs. Son score avait suscité l’inquiétude des dirigeants européens.

Suite à une enquête et des soupçons d’ingérence russe, la Cour constitutionnelle roumaine avait annulé ce premier tour et interdit à Calin Georgescu de se représenter en raison d’une campagne controversée sur TikTok. Cette décision a provoqué des critiques de la part de certains responsables américains, dont le vice-président J.D. Vance, qui y a vu un atteinte à la liberté d’expression en Europe.

Exclu du scrutin, Calin Georgescu ne figure donc pas parmi les candidats, mais George Simion se présente désormais comme son successeur politique. Les deux hommes ont été aperçus ensemble dimanche dans un bureau de vote à Mogosoaia, près de Bucarest.

Le rôle stratégique du président roumain

En Roumanie, la fonction présidentielle revêt un caractère semi-exécutif important. Le président commande les forces armées, préside le conseil de sécurité responsable de la décision sur l’aide militaire, peut opposer son veto à certains votes européens et nomme des hauts fonctionnaires clés tels que le Premier ministre, les juges, les procureurs et les responsables des services secrets.

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source:https://www.france24.com/fr/europe/20250504-election-presidentielle-roumanie-le-candidat-extr%C3%AAme-droite-george-simion-balaye-ses-concurrents-au-premier-tour

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