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La Roumanie organise une nouvelle élection présidentielle après l’annulation controversée du scrutin de novembre dernier. Onze candidats sont en lice pour cette première ronde, avec la possibilité pour un candidat d’être élu dès ce premier tour s’il obtient plus de 50 % des voix. Parmi eux, George Simion, figure de la droite extrême, est désormais considéré comme le favori.
Un scrutin sous haute tension
L’élection présidentielle en Roumanie se déroule dans un contexte politique particulièrement tendu. Initialement, Calin Georgescu, un candidat d’extrême droite jusque-là méconnu, avait créé la surprise en remportant la première manche en novembre. Cependant, la Cour constitutionnelle a invalidé ce premier tour en raison d’une campagne massive sur le réseau social TikTok et de soupçons d’ingérence russe, conduisant à l’exclusion de Georgescu.
Suite à cette annulation, George Simion, âgé de 38 ans et lui aussi issu de la droite radicale, est devenu le candidat principal de cette mouvance. On s’attend à ce qu’il capte une partie significative des voix initialement acquises par Georgescu. Les premières estimations du vote sont attendues dès la fermeture des bureaux de vote.
Les principaux candidats en lice
Outre George Simion, trois autres candidats se démarquent dans les sondages :
- Crin Antonescu, représentant de la coalition pro-européenne ;
- Nicusor Dan, maire indépendant de Bucarest ;
- Victor Ponta, ancien Premier ministre social-démocrate.
Remus Stefureac, directeur de l’institut Inscop, prévoit une course serrée entre ces quatre candidats, soulignant qu’un grand nombre d’électeurs indécis pourrait bouleverser les résultats attendus.
Une campagne fortement digitalisée et contestée
George Simion a mené une campagne principalement en ligne, ciblant notamment les électeurs roumains à l’étranger, un groupe clé. Admirateur déclaré de l’ancien président américain Donald Trump, il a affirmé vouloir devenir le premier « président Maga » de Roumanie, plaçant toujours la nation au premier plan. Il a qualifié l’annulation du scrutin de novembre de « coup d’État » et accusé l’Union européenne d’ingérence illégitime dans le processus électoral roumain.
Lors de son vote dans le quartier Mogosoaia de Bucarest, Simion s’est présenté avec une « mission unique » : restaurer la démocratie et rendre justice à la Roumanie. Il était accompagné de Calin Georgescu, qui a déclaré après le vote : « Il est temps de reprendre notre pays. »
Des mesures pour garantir la transparence
Depuis l’annulation du précédent scrutin, des milliers de Roumains ont manifesté contre cette décision. Pour éviter de nouvelles tensions, les autorités ont promis des élections « justes et transparentes » ce dimanche. Une collaboration renforcée avec la plateforme TikTok a été mise en place afin de mieux surveiller les campagnes en ligne.
Par ailleurs, à la veille du scrutin, des groupes d’extrême droite ont dénoncé de nombreux signes de fraude. Le gouvernement roumain a rejeté ces allégations, les qualifiant de campagnes de désinformation et de tentatives de manipulation orchestrées par des acteurs étatiques.
Le rôle du président en Roumanie
Si la fonction présidentielle en Roumanie est principalement représentative, elle conserve une influence notable, surtout en matière de politique extérieure. Cette élection est donc scrutée avec attention tant au niveau national qu’international, compte tenu des enjeux géopolitiques et des accusations d’ingérence étrangère.