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Les élections à Berne approchent, et la lutte s’intensifie entre l’unité bourgeoise et la gauche radicale. Alors que le président vert de la ville, Alec von Graffenried, espère maintenir son influence, il fait face à des pressions croissantes de son propre camp. Matthias Aebischer, membre du Parti socialiste, et la verte libérale Melanie Mettler cherchent également à s’impliquer dans la gouvernance de la ville.
Un nouveau standard en matière de progressisme
Récemment, le parlement municipal de Berne a introduit une nouvelle mesure visant à établir une quota de leadership pour les personnes queer. Au moins la moitié des postes de direction dans l’administration seront réservés aux personnes Finta, c’est-à-dire aux femmes, aux personnes intersexuelles, non-binaires, transgenres et agender. Bien que la ville soit déjà en tête en matière d’égalité, avec près de 40 % des postes de direction occupés par des femmes, l’objectif est désormais d’atteindre 50 % pour les Finta.
Cette décision a des implications pour les hommes dans l’administration qui aspirent à des rôles de leadership, signalant des temps difficiles à venir.
Un revenu de base inconditionnel pour des élus
En parallèle, 300 citoyens choisis bénéficieront d’un revenu de base inconditionnel pour une durée minimale de trois ans, une initiative récemment votée par le parlement municipal. Ce projet pilote, qui pourrait coûter jusqu’à 9 millions d’euros, avait initialement prévu la participation d’autres villes dans le cadre d’une initiative progressive urbaine. Toutefois, toutes les autres villes se sont finalement désistées. Les parlementaires de Berne poursuivent malgré tout ce projet, bien que la question de son financement demeure ouverte dans une ville déjà fortement endettée.
Les élections à venir et l’unité bourgeoise
Les élections du 24 novembre, où la ville et le parlement seront renouvelés, pourraient ne pas bouleverser la dynamique de pouvoir actuelle. Berne reste la citadelle de la gauche, où l’économie joue un rôle secondaire et où l’argent semble être une ressource inépuisable. Cependant, les élections promettent d’être intéressantes cette fois-ci, car les partis centristes et de droite se sont unis sous une liste commune intitulée « Einheitsbrei – ou meh Farb pour Bärn ». Leur objectif est de remporter un second siège au gouvernement municipal, alors que trois membres actuels de l’exécutif, dont Franziska Teuscher, Michael Aebersold et Reto Nause, ne se représenteront pas.
Un défi pour le président de la ville
La liste commune des centristes et des bourgeois représente un défi significatif, surtout pour les vert-libéraux qui hésitaient à collaborer avec l’UDC. Néanmoins, ils ont choisi de s’unir pour maximiser leurs chances dans un système proportionnel, sans laisser le terrain aux forces de gauche. Parmi les candidats, Melanie Mettler, conseillère nationale et experte en durabilité, apparaît comme la favorite pour entrer au gouvernement. Le second siège pourrait revenir soit à la candidate de la FDP, Florence Pärli, soit à Béatrice Wertli, du parti centriste.
Des figures connues sur la scène politique
Matthias Aebischer, un ancien membre du conseil national, et Marieke Kruit, actuelle conseillère municipale, sont également en lice. Aebischer, qui fait partie d’une famille recomposée, pourrait bénéficier d’un parcours politique sans accrocs après sa tentative non réussie d’entrer au conseil fédéral. Kruit, quant à elle, est perçue comme pragmatique et capable, bien qu’elle soit en compétition directe avec von Graffenried, qui se présente avec le slogan « wytermache ». La rivalité entre ces candidats pourrait mettre à l’épreuve l’alliance rouge-verte.
Des perspectives mitigées pour les citoyens
Le parcours vers un second siège pour le bloc centre-droit ne sera pas facile. Toutefois, de plus en plus de citoyens semblent réaliser que les dépenses exubérantes des dirigeants de la ville, sous prétexte de politique alternative et féministe, pourraient avoir des conséquences financières désastreuses. En effet, le dernier budget municipal a été rejeté par plus de 40 % des électeurs, une indignation croissante qui pourrait avoir un impact sur les prochaines élections. Le journal local « Der Bund » évoque même « l’heure de l’opposition » et prévient que si les bourgeois ne remportent pas ce second siège, leurs chances de succès pourraient être compromises pour l’avenir.