Table of Contents
L’Europe attend un nouveau souffle à Berlin tandis que Donald Trump, de retour à la Maison-Blanche, bouleverse l’équation sécuritaire européenne. La confrontation dans les urnes, ce dimanche, entre le chancelier social-démocrate sortant, Olaf Scholz (environ 15 % des intentions de vote), et son concurrent chrétien-démocrate, Friedrich Merz, favori pour la chancellerie (environ 30 % des intentions de vote), repose la question du positionnement allemand.
Des approches radicalement différentes
Face à ce séisme, Scholz et Merz proposent deux approches opposées. Le chancelier sortant défend une ligne prudente : maintien du soutien à l’Ukraine tout en préservant des canaux diplomatiques avec Moscou. « L’Allemagne doit rester un pont entre l’Est et l’Ouest », explique-t-il, tout en accélérant le réarmement allemand.
De son côté, Friedrich Merz prône une rupture nette avec la Russie et un leadership allemand affirmé dans la défense européenne. « Face à l’impérialisme russe, toute faiblesse est une invitation à l’agression », déclare le leader de la CDU, plaidant pour un doublement immédiat du budget de la défense. « Si nous n’entendons pas le signal d’alarme maintenant, il pourrait être trop tard pour l’ensemble de l’Union européenne », a-t-il lancé à la conférence sur la sécurité de Munich.
Les opérations d’influence russes s’intensifient
Les chiffres sont alarmants : la production russe de chars a augmenté de 215 % en 18 mois, tandis que l’Allemagne peine à renouveler ses stocks. « Dans 5 à 8 ans, la Russie pourrait être capable d’attaquer un pays de l’Otan », prévient Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.
Les services de renseignements allemands alertent sur l’intensification des opérations d’influence russes. Une vaste campagne de désinformation visant à affaiblir le soutien à l’Ukraine a été démantelée en janvier, avec des dizaines de milliers de faux comptes diffusant la propagande du Kremlin.
Les Russes ne sont pas les seuls en cause. Des personnalités comme le milliardaire Elon Musk et le vice-président J. D. Vance ont exprimé leur préférence pour une victoire de l’AfD, l’extrême droite allemande, qui prône une « normalisation des relations avec la Russie et la levée des sanctions ». Selon les derniers sondages, l’AfD d’Alice Weidel se situerait entre 20 et 21 % d’intentions de vote.
Une coalition inévitable ?
Les sondages laissent présager qu’une grande coalition SPD-CDU sera nécessaire pour gouverner. Les deux formations devront alors trouver un compromis sur ces questions sécuritaires cruciales. Un test majeur pour la capacité de l’Allemagne à assumer son leadership européen dans un contexte géopolitique particulièrement défavorable depuis 1945.
