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Au Japon, les électeurs se rendent aux urnes pour des élections au sein de la chambre haute, considérées comme un test crucial de la popularité du Premier ministre Shigeru Ishiba et de sa coalition au pouvoir.
Les bureaux de vote ont ouvert à 7 heures dimanche matin (22h00 GMT samedi) et resteront ouverts jusqu’à 20 heures (11h00 GMT) dans la majorité des régions, selon le diffuseur national japonais NHK.
Les enjeux principaux du scrutin
Plusieurs sujets préoccupent les électeurs, notamment la hausse du coût de la vie, en particulier pour le riz, aliment de base du pays. La diminution de la population japonaise et la politique étrangère figurent aussi au centre des débats, d’après NHK.
Les sondages d’opinion indiquent que le Parti libéral-démocrate (PLD) de Shigeru Ishiba, allié à Komeito, risque de ne pas atteindre les 50 sièges nécessaires pour garder le contrôle des 248 sièges que compte la chambre haute du parlement. La moitié des sièges sont en jeu lors de cette élection.
Conséquences possibles des résultats
Une mauvaise performance dimanche n’entraînerait pas immédiatement un changement de gouvernement, car la chambre haute ne peut pas déposer une motion de défiance contre le Premier ministre. Néanmoins, cela accroîtrait fortement l’incertitude quant à l’avenir d’Ishiba et à la stabilité politique du Japon.
Au sein même du PLD, des voix pourraient s’élever pour réclamer la démission d’Ishiba ou la recherche d’un autre partenaire de coalition.
La montée des partis d’opposition
Les sondages prévoient aussi des gains pour des partis d’opposition plus petits, qui militent pour des baisses d’impôts et une augmentation des dépenses publiques. Parmi eux, le parti d’extrême droite Sanseito, qui promet de limiter l’immigration, de s’opposer aux investissements étrangers et de revenir sur les avancées en matière d’égalité des genres.
- Yu Nagai, un étudiant de 25 ans, affirme avoir voté pour Sanseito, soulignant le manque de Japonais dans son entourage universitaire, remplacés par des étrangers.
- Il critique les mesures de compensation financière accordées aux immigrés, estimant que les Japonais y sont “un peu manqués de respect”.
Cependant, d’autres électeurs expriment leur inquiétude face à la montée du racisme :
- Yuko Tsuji, consultante de 43 ans, venue voter avec son mari dans un gymnase de Tokyo, soutient le PLD pour préserver la stabilité et l’unité. Elle a voté pour des candidats qui « ne feront pas croître la division ».
- Daiichi Nasu, travailleur indépendant de 57 ans, espère un Japon plus inclusif, avec une politique migratoire plus ouverte et davantage d’égalité, notamment sur le droit pour les couples mariés de conserver des noms de famille distincts. Il a voté pour le Parti démocrate constitutionnel du Japon (CDPJ), principal parti d’opposition.
Participation électorale et contexte politique
Le taux de vote anticipé a dépassé 20 %, soit environ 21 millions de personnes, bien plus qu’il y a trois ans, selon NHK.
Shigeru Ishiba, 68 ans, passionné de défense et de trains, est devenu Premier ministre à sa cinquième tentative en septembre dernier, avant de convoquer des élections anticipées pour fin octobre.
Ces dernières élections avaient représenté un revers important : la coalition au pouvoir n’avait remporté que 209 sièges à la chambre basse, contre 279 auparavant.
Mesures économiques et relations internationales
En avril, Ishiba a annoncé des mesures économiques d’urgence pour atténuer l’impact des nouveaux droits de douane imposés par les États-Unis sur les exportations japonaises.
Le Japon cherche toujours à obtenir un délai de grâce avant la date limite du 1er août fixée par Washington, qui prévoit des droits de douane de 25 %.
Un paysage politique marqué par l’héritage d’Abe
Le PLD, parti de centre-droit, gouverne le Japon presque sans interruption depuis 1955, malgré de fréquents changements à sa tête.
Ishiba est le troisième Premier ministre à diriger le pays depuis la démission de Shinzo Abe en septembre 2020. Ce dernier a été assassiné deux ans plus tard, ce qui a provoqué un scandale lié à ses liens avec l’Église de l’Unification et suscité une vive émotion dans l’opinion publique.