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Élections en Australie : entre tensions Chine-USA et enjeux économiques

par Sara
Australie, États-Unis, Chine

Les élections législatives se tiennent aujourd’hui en Australie, dans un contexte où les relations avec la Chine et les États-Unis occupent une place centrale du débat politique. Au-delà des préoccupations économiques internes, comme le coût de la vie, les enjeux stratégiques liés à ces deux grandes puissances conditionnent la sécurité nationale et l’avenir économique du pays.

Des tensions entre Canberra, Pékin et Washington

Le scrutin australien s’inscrit dans un cadre où la diplomatie et la sécurité sont au cœur des préoccupations. Les citoyens s’interrogent sur la manière dont leur pays devra gérer ses liens avec la Chine et les États-Unis. L’un des principaux sujets de discorde est la relation complexe que l’Australie entretient avec son premier partenaire commercial, la Chine.

Anthony Albanese et Peter Dutton

Peter Dutton, chef de l’opposition et leader de la coalition conservatrice, a qualifié la Chine de « plus grande menace pour la sécurité de l’Australie » lors du dernier débat électoral. Pourtant, il s’est auparavant engagé à accroître le volume des échanges commerciaux avec Pékin. Son adversaire, le Premier ministre sortant Anthony Albanese, à la tête du Parti travailliste social-démocrate, adopte une posture plus diplomatique en évoquant la volonté de la Chine d’étendre son influence mondiale. Sous son mandat, le commerce bilatéral a atteint un niveau record, notamment grâce à l’exportation massive de minerai de fer à destination de la Chine.

Cette relation commerciale stratégique a toutefois été mise à rude épreuve en février, lorsque des manœuvres navales chinoises ont suscité des tensions, la marine de Pékin patrouillant plusieurs jours devant les côtes australiennes.

Le rôle clé des États-Unis dans la région Indo-Pacifique

Sur le plan de la défense, l’Australie s’appuie sur ses alliances traditionnelles, notamment avec les États-Unis et le Royaume-Uni. Il y a deux ans, Anthony Albanese a renforcé le partenariat militaire AUKUS, signé avec le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Rishi Sunak. Cet accord vise à doter l’Australie d’une flotte de sous-marins nucléaires, renforçant ainsi sa capacité de dissuasion dans une zone géostratégique cruciale.

Malgré les différends commerciaux, les deux candidats à la tête du gouvernement australien ont souligné l’importance de l’alliance sécuritaire avec Washington. Ils estiment que, sur les questions de défense, l’Australie peut compter sur l’ancien président Donald Trump.

Une étude récente de l’institut Lowy révèle que la majorité des Australiens considère l’alliance avec les États-Unis comme « très » ou « assez importante » pour la sécurité nationale. Cependant, seulement 36 % leur font confiance pour agir de manière responsable, un chiffre marquant un creux dans la confiance envers Washington.

Peter Dutton, chef du Parti libéral conservateur australien

Peter Dutton, figure emblématique du Parti libéral conservateur, est souvent comparé à Donald Trump en raison de son style populiste et de ses opinions tranchées, bien qu’il rejette cette comparaison. Sa popularité et ses positions conservatrices polarisent la scène politique australienne.

Les retombées économiques et le commerce sous pression

Le contexte commercial est exacerbé par la guerre tarifaire avec les États-Unis. Les droits d’importation américains de 10 % touchent notamment les exportations australiennes de bœuf, l’Australie étant le deuxième fournisseur des États-Unis derrière l’Argentine.

Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’Australie, à 1,6 % pour 2025, contre 2,1 % initialement estimé en début d’année.

La stratégie du gouvernement Albanese consiste à ne pas suivre la Chine dans une riposte conjointe face aux droits de douane américains, malgré la proposition de Pékin d’une action coordonnée. Canberra cherche à réduire sa dépendance au marché américain tout en créant une réserve financière stratégique pour les minerais critiques, dans le but de renforcer son autonomie vis-à-vis de la Chine.

Le possible impact du « Trump effect » sur les élections australiennes

Le scrutin pourrait être influencé par ce que les médias appellent le « Trump effect ». Le leader conservateur Peter Dutton, 54 ans, est perçu comme un partisan inconditionnel de Donald Trump, ce qui pourrait jouer un rôle décisif dans les résultats électoraux.

Cette dynamique rappelle le retournement politique récent observé au Canada, où un virage similaire a profité aux sociaux-démocrates. Après une longue période de domination des conservateurs, les sondages montrent désormais un léger avantage en faveur d’Anthony Albanese.

Lorsque Albanese est devenu Premier ministre en 2022, de nombreux Australiens avaient accueilli son arrivée avec soulagement, espérant une période de stabilité politique. Mais face à trois années de défis économiques mondiaux et de débats intenses sur la scène intérieure, sa réélection n’est pas assurée. Le soutien ou le rejet de l’influence de Donald Trump pourrait bien être un facteur clé dans ces élections cruciales.

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source:https://www.tagesschau.de/ausland/ozeanien/wahl-australien-110.html

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