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Plan national pour la détection et la prise en charge de la souffrance psychologique chez les jeunes dans les écoles françaises
Face à une hausse préoccupante des situations de détresse psychologique chez les jeunes, la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a annoncé l’instauration d’un nouveau protocole dans tous les établissements scolaires français, prévu pour être déployé d’ici la fin de l’année. Cette décision intervient dans un contexte dramatique, trois jours après la mort tragique d’une surveillante poignardée par un collégien de 14 ans à Nogent (Haute-Marne).
Une réponse face à la crise psychique des jeunes
Ce protocole vise à renforcer la détection des jeunes en difficulté en matière de santé mentale. Selon Élisabeth Borne, des efforts conjoints avec le ministère de la Santé seront déployés pour assurer une détection précoce et une prise en charge efficace. La ministre a précisé lors d’un point presse à Saint-Quentin (Aisne) : « Si un jeune présente des problèmes psychologiques, il doit bénéficier rapidement d’un accès prioritaire dans les centres médicaux psychologiques. »
Pour ce faire, chaque établissement devra désigner deux adultes-relais dans le secondaire, ainsi que dans chaque circonscription du premier degré, afin d’assurer un repérage efficace et une intervention précoce. La création de ce réseau national doit aussi s’accompagner d’un déploiement de procédures standardisées pour la détection et l’intervention en cas de souffrance psychologique.
Renforcement des moyens humains dans les écoles
Le gouvernement a reconnu que la situation pâtit d’un déficit important de personnels, notamment chez les médecins scolaires dont près de 50 % des postes sont vacants, un enjeu d’attractivité majeur pour cette fonction. La ministre a affirmé que des efforts seront menés pour renforcer ces équipes, notamment dans le cadre du projet de loi de finances pour 2026. Par ailleurs, les postes de psychologues, infirmiers et personnels sociaux sont « pourvus » mais nécessitent également un renfort.
Le sujet de la santé mentale des jeunes reste donc une priorité, mais les moyens financiers et humains doivent suivre pour assurer un dispositif efficace. Lors de l’annonce, Élisabeth Borne a insisté sur la nécessité d’engager toutes les forces vives afin de mieux accompagner les jeunes en détresse.
Mesures de sécurité renforcées dans les établissements
En parallèle de ces mesures de prise en charge psychologique, la ministre a rappelé l’importance de poursuivre la sécurisation physique des écoles. Depuis fin mars, des fouilles ont été organisées devant certains établissements pour prévenir la circulation d’armes blanches, un problème préoccupant. La ministre a réaffirmé : « L’école doit rester un sanctuaire, les armes n’ont pas leur place dans ces lieux. »
Ces annonces interviennent alors que de nombreuses voix dénoncent le sous-financement chronique de l’Éducation nationale, notamment en ce qui concerne le personnel médical. Des responsables syndicaux et des enseignants pointent du doigt la pénurie d’infirmières scolaires disponibles en quantité insuffisante pour intervenir efficacement lors de crises ou pour assurer un suivi régulier.
Malgré ces défis, le gouvernement affirme sa détermination à faire de la réduction des risques psychologiques et de la sécurisation une priorité nationale, avec des initiatives concrètes pour améliorer la capacité d’écoute et de traitement chez les jeunes tout en maintenant la sécurité dans les écoles.