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Malgré les promesses d’Elon Musk et du projet DOGE d’économiser 2 000 milliards de dollars, soit environ 1 840 milliards d’euros, les dépenses gouvernementales aux États-Unis ont en réalité augmenté de plus de 6 % sous l’administration Trump comparé à la même période sous Joe Biden. Cette hausse survient alors même que des coupes drastiques ont été opérées dans les emplois publics, les services, les agences et les contrats fédéraux.
Une augmentation des dépenses malgré les coupes massives
Selon les données du Trésor américain, les dépenses fédérales ont augmenté d’environ 6,3 % — soit près de 156 milliards d’euros — depuis l’arrivée de Trump à la présidence, par rapport aux quatre premiers mois de 2024 pendant lesquels Joe Biden était président. Ces chiffres ne prennent pas en compte les coûts supplémentaires liés aux indemnités versées à plus de 250 000 agents fédéraux licenciés ou incités à partir, aux allocations chômage, ni aux réembauches coûteuses d’employés injustement renvoyés.
Des économies promises, des coûts réels
Le modèle budgétaire non partisan de Penn Wharton souligne que plusieurs des réductions engagées par Elon Musk, en charge du projet DOGE, génèrent en fait des coûts importants. Ces derniers incluent notamment des dépenses liées à des batailles juridiques menées par le ministère de la Justice contre des actions gouvernementales jugées illégales par plusieurs tribunaux. Les dommages liés à des licenciements abusifs pourraient également s’avérer très coûteux.
Par ailleurs, la disparition de travailleurs essentiels, qui rapportent bien plus que leur simple salaire par leur contribution à des services cruciaux, a un impact financier et opérationnel lourd. Un exemple majeur est la réduction drastique des effectifs de l’Internal Revenue Service (IRS), l’agence chargée de la collecte des impôts, principale source de revenus publics.
Promesses révisées et résultats contestés
Initialement, Musk avait promis une réduction de 2 000 milliards d’euros des dépenses et de la dette fédérale, avant de revoir ses objectifs à la baisse, passant d’abord à environ 153 milliards d’euros, puis 163 milliards. En réalité, la vérification des économies réalisées par le département d’« Efficacité gouvernementale » reste incertaine, en raison des nombreuses erreurs relevées dans les rapports publiés sur le site officiel du projet DOGE.
Jessica Riedl, experte en budget au Manhattan Institute, estime que les économies réelles ne dépasseraient pas 1,8 milliard d’euros, tandis que certains marchés de prédiction évaluent la totalité des économies à environ 900 millions d’euros. Par contraste, l’administration Trump aurait déjà dépensé 4,6 milliards d’euros de plus que les économies totales revendiquées par Musk il y a seulement deux semaines.
Un impact important malgré l’échec des économies
Malgré l’échec à réduire les dépenses, l’influence du projet DOGE sur l’organisation gouvernementale a été significative. Richard Stern, expert en budget fédéral à la Heritage Foundation, souligne que le processus de réduction des effectifs et des agences mis en œuvre est « incontestablement sans précédent ».
Pour Max Stier, président de la Partnership for Public Service, une organisation à but non lucratif pro-gouvernement, DOGE a affecté « tous les aspects du gouvernement », avec des conséquences particulièrement sévères dans les domaines de la recherche scientifique, des soins de santé et du développement international, secteurs qui ont été « complètement anéantis ».
Il ajoute : « Ce qui a été supprimé, c’est une capacité importante, des talents exceptionnels et des relations solides, tant sur le territoire national qu’à l’étranger. La reconstruction ne prendra pas 100 jours, mais des années et des années. »
Réactions officielles
Elon Musk n’a pas été disponible pour commenter ces résultats. Harrison Fields, secrétaire de presse adjoint de la Maison Blanche, a réaffirmé que l’administration Trump disposait d’un « mandat » pour « éradiquer le gaspillage, la fraude et les abus » dans les dépenses gouvernementales.