Les émissions de gaz à effet de serre en France stagnent et connaissent une très légère baisse, un ralentissement préoccupant dans la lutte contre le changement climatique. Selon les prévisions publiées par le Citepa, la réduction pour 2025 ne devrait atteindre que -0,8 % par rapport à 2024, marquant une tendance de ralentissement par rapport aux années précédentes où la baisse s’élevait respectivement à -6,8 % en 2023 et -1,8 % en 2024.
Ce ralentissement est particulièrement criant dans les secteurs des transports et du bâtiment, qui devraient connaître une stagnation de leurs émissions en 2025. Alors que la tendance à la baisse était soutenue par des réductions significatives dans la production d’énergie, celles-ci se sont tout simplement stabilisées, avec une baisse de seulement 1 % cette année, contre des performances record observées lors des deux années précédentes.
Une baisse limitée par des facteurs conjoncturels et sectoriels
Les secteurs industriels, agricoles et énergétiques poursuivent cependant leur diminution des émissions : -2,4 % pour l’industrie, -1,3 % pour l’agriculture, et -0,9 % pour l’énergie. Mais ces efforts ne suffisent pas à compenser la stagnation des autres secteurs, en particulier celui des transports où l’on prévoit même une hausse des émissions lors des neuf derniers mois de 2025, après un début d’année en baisse. La situation dans le secteur du bâtiment est également contrastée, avec une première hausse en début d’année due à la consommation accrue de gaz et à un hiver relativement froid, avant une amélioration prévue par la suite.
Des enjeux pour l’atteinte des objectifs climatiques
Ce ralentissement compromet la capacité de la France à atteindre son objectif de réduire ses émissions de 40 % d’ici 2030 par rapport à 1990. Il faut en effet réduire de 5 % chaque année pour respecter cet engagement. La baisse de -7 % dans la production d’énergie en 2023, suivie de -4 % en 2024, n’a pas été reproduite en 2025, laissant la voie ouverte à une stagnation globale. Selon le Haut Conseil pour le Climat, ces résultats indiquent la nécessité d’un effort collectif accru pour sortir de cette impasse et accélérer la transition écologique.