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Depuis 2017, Emmanuel Macron a nommé 158 ministres, établissant un nouveau record sous la Ve République. Ce chiffre illustre la fréquence des changements au sein du gouvernement et soulève des interrogations sur la stabilité politique en France.
Un décompte révélateur
Ce décompte, réalisé par franceinfo, a été corroboré par d’autres personnalités politiques. Gérard Larcher, président LR du Sénat, a comptabilisé 160 ministres, soit deux de plus. Édouard Philippe, ancien Premier ministre et candidat déclaré pour la présidentielle, a également mentionné ce chiffre lors d’une réunion de ses troupes, soulignant qu’il s’agit en moyenne d’un ministre tous les deux mois pour chaque ministère.
Un turn-over différent selon les ministères
Le turn-over varie selon les départements ministériels. Par exemple, le ministère de la Santé a connu neuf titulaires en huit ans, malgré la longévité d’Olivier Véran. De même, le ministère de l’Éducation nationale a enregistré sept changements, même si Jean-Michel Blanquer a occupé ce poste durant tout le premier quinquennat. Entre 2022 et 2023, six ministres se sont succédé aux collectivités territoriales.
Des conséquences sur le terrain
Ce rythme rapide de changements engendre des difficultés pour les acteurs concernés. Les professionnels de la santé et de l’éducation expriment leur frustration face à la nécessité de réexpliquer les dossiers à chaque nouvel arrivant. Olivier Becht, ancien ministre chargé du commerce extérieur, a même constaté : « C’est la troisième ou quatrième fois que je viens briefer un successeur. »
Les coûts de l’instabilité
Les changements fréquents de ministres ont également un coût. Un ancien directeur de cabinet a indiqué que chaque remaniement nécessite des ajustements coûteux, comme la modification des plaques, des en-têtes de courriers, et du site internet, ce qui pourrait atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros.
Une instabilité amplifiée par la dissolution
L’instabilité gouvernementale a été exacerbée depuis la dissolution. Emmanuel Macron se retrouve tributaire des choix de ses Premiers ministres, qui à leur tour dépendent des équilibres à l’Assemblée nationale. Même avant la réélection de 2022, le nombre de ministres était déjà élevé, et cela a continué de croître par la suite.