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Enfin justice pour les survivants du massacre du Gukurahundi au Zimbabwe

by Chia

Enfin justice pour les survivants du massacre du Gukurahundi au Zimbabwe

Depuis des décennies, des milliers de personnes tuées par une unité redoutée de l’armée simbabwee dans les provinces du sud-ouest et du centre du pays dans les années 1980 attendent en vain que justice leur soit rendue.

Le meurtre de masse, qualifié de « génocide » par certains, aurait été ordonné par feu l’ancien président Robert Mugabe, qui a dirigé le pays d’Afrique australe pendant plus de 29 ans, en ciblant des dissidents politiques.

Un survivant des massacres de Gukurahundi

Des survivants affirment que les fantômes du Gukurahundi ne sont pas encore apaisés.

Que s’est-il passé lors du massacre du Gukurahundi ?

Entre 1982 et 1987, la Cinquième Brigade, une unité entraînée par la Corée du Nord de l’armée zimbabwéenne, a réprimé principalement les communautés Ndebele dans les provinces du sud-ouest de Matabeleland Nord et Sud, ainsi que dans la province de Midlands située dans la région centrale.

Surnommée Gukurahundi, signifiant « la pluie qui lave le grain » en shona, l’opération visait à neutraliser les combattants dissidents du parti politique, l’Union populaire africaine du Zimbabwe (ZAPU).

Les tentatives passées du gouvernement pour résoudre les meurtres

Bien que le gouvernement n’ait jamais officiellement reconnu les tueries et ait nié tout génocide, quelques tentatives ont été faites par le gouvernement de Mugabe pour enquêter sur les événements.

La première fut la Commission d’enquête Chihambakwe, mise en place en 1983 alors que les meurtres se produisaient encore. En 2013, le gouvernement de Mugabe a créé la Commission nationale de paix et de réconciliation.

Le nouveau programme de réconciliation sous Mnangagwa

Depuis que l’ancien vice-président Emmerson Mnangagwa est devenu président en 2017, il a promis justice aux survivants. Il a également promis de travailler avec les leaders locaux et les sociétés civiles pour délivrer des certificats de décès pour les victimes restantes et des certificats de naissance aux descendants, dont beaucoup ont perdu leurs documents d’identité lors des tueries.

Le programme de réconciliation lancé sera surtout constitué d’audiences communautaires où les survivants pourront témoigner et fournir des preuves. Ils recevront également un soutien psychosocial et des avantages sociaux.

Les conséquences persistantes sur la région de Matabeleland

Les membres de la minorité Ndebele, qui représentent environ 14 % de la population, accusent les gouvernements successifs de « marginalisation et d’exclusion » basées sur le tribalisme malgré la fin des tueries. La région de Matabeleland, selon beaucoup, est appauvrie et manque d’infrastructures, d’emplois et de développement.

Il est clair que le chemin vers la justice pour les survivants du massacre du Gukurahundi est long et semé d’embûches, mais l’espoir subsiste que l’initiative en cours sous Mnangagwa puisse apporter une forme de guérison et de réconciliation pour la nation zimbabwéenne meurtrie.

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