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Enquête pour homicides contre TotalEnergies suite à l’attaque au Mozambique

by Sara
France

Les procureurs français ont annoncé samedi l’ouverture d’une enquête pour homicides involontaires contre le géant énergétique TotalEnergies, suite à une attaque jihadiste meurtrière survenue en 2021 au Mozambique.

Contexte de l’attaque

En octobre 2023, des survivants et des proches des victimes de cette attaque, qui s’est déroulée près d’un important champ gazier dans le nord du Mozambique, ont intenté une action en justice contre TotalEnergies, l’accusant de ne pas avoir protégé ses sous-traitants.

Des militants liés à l’État islamique ont tué des dizaines de personnes lors de l’attaque de la ville portuaire de Palma en mars 2021, provoquant la fuite de milliers de personnes dans la forêt environnante. L’attaque, qui a duré plusieurs jours dans la province de Cabo Delgado, a été particulièrement brutale, certaines victimes ayant été décapitées.

Détails de l’enquête

Le parquet de Nanterre, à l’ouest de Paris, a indiqué que l’enquête a été lancée pour homicides involontaires et non-assistance à personne en danger. TotalEnergies a suspendu son projet de 20 milliards d’euros de gaz naturel liquéfié après l’attaque, mais espère le relancer prochainement.

À ce jour, aucune réaction immédiate n’a été fournie par TotalEnergies.

Accusations et témoignages

Sept plaignants britanniques et sud-africains, dont trois survivants et quatre proches de victimes, accusent TotalEnergies, alors connue sous le nom de Total en 2021, de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de ses sous-traitants avant l’assaut.

Selon le gouvernement mozambicain, environ 30 personnes ont été tuées lors de cette attaque, mais Alex Perry, un journaliste indépendant ayant mené une enquête de cinq mois sur le massacre, a dénombré 1 402 personnes mortes ou disparues, y compris 55 sous-traitants de Total.

Réactions de TotalEnergies

Janik Armstrong, une Canadienne dont le mari, Adrian Nel, a été tué lors du siège, a décrit comment ils ont survécu pendant deux jours à Amarula Lodge, avec 150 autres personnes « attendant un secours de Total ou des forces de sécurité mozambicaines qui ne sont jamais venues ». Lorsqu’ils ont réalisé qu’ils avaient été abandonnés, ils ont tenté de fuir en voiture, mais ont été attaqués par les assaillants, qui ont tué son mari.

TotalEnergies a affirmé que « tout le personnel de Mozambique LNG et ses sous-traitants avaient été évacués », principalement par bateau, et a insisté sur le fait qu’ils avaient fourni du carburant pour l’opération de sauvetage.

Conséquences de l’attaque

L’attaque a entraîné le déploiement de forces en provenance du Rwanda et des pays d’Afrique australe, qui ont depuis aidé le Mozambique à reprendre le contrôle d’une grande partie de la province de Cabo Delgado. TotalEnergies espère relancer son projet longtemps retardé. Cette semaine, la Banque d’import-export des États-Unis a approuvé un prêt de 4,7 milliards d’euros pour la société.

TotalEnergies détient une participation de 26,5 % dans le projet, qui vise à exporter du gaz principalement vers des clients en Asie. Plusieurs ONG ont publié une déclaration conjointe appelant d’autres financiers européens et asiatiques à « refuser de suivre cette voie toxique et irresponsable et à s’opposer à la reprise du projet, une bombe climatique associée à de nombreuses allégations de violations des droits humains. »

Enquête pour homicides contre TotalEnergies suite à l'attaque au Mozambique.

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source:https://www.france24.com/en/live-news/20250315-france-launches-manslaughter-probe-against-totalenergies-over-mozambique-attack

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