Home ActualitéEnquête sur des journalistes et grève des avocats en Tunisie

Enquête sur des journalistes et grève des avocats en Tunisie

by Chia

Enquête sur des journalistes et grève des avocats en Tunisie

Les autorités judiciaires en Tunisie ont décidé aujourd’hui, lundi, de placer en détention une avocate et une journaliste, ainsi que de prolonger la garde à vue d’autres journalistes dans le cadre d’une enquête en cours, tandis que les avocats tunisiens ont entamé une grève générale dans tous les tribunaux du pays.

Détention de l’avocate et de la journaliste

Le juge d’instruction du tribunal de Tunis a ordonné l’incarcération de l’avocate et journaliste Sonia Dhaoumani, suite à des déclarations médiatiques qualifiées de moqueuses envers l’État lors d’une émission sur la radio privée « IFM ».

En réaction à un discours du président tunisien, où il a déclaré que « les migrants irréguliers africains prévoyaient de rester en Tunisie », Dhaoumani a suggéré que la Tunisie était un pays où il n’était pas agréable de vivre pour qu’ils envisagent de s’y installer.

Prolongation de la garde à vue des journalistes

Le parquet a également prolongé la rétention de deux journalistes travaillant pour la même radio, Murad Zaghidi et Brahim Bsiss, après leur arrestation samedi, en raison de commentaires radiophoniques et de publications sur les réseaux sociaux, selon des avocats.

Des dizaines d’avocats se sont rassemblés aujourd’hui devant la salle d’audience où Dhaoumani était entendue, brandissant des pancartes telles que « Libertés, libertés, non à une justice aux ordres » et « Honte aux avocats assiégés », exprimant ainsi leur soutien.

Liberté de la presse et de la profession d’avocat

Amira Mohamed, membre du syndicat des journalistes tunisiens, a souligné que « la profession d’avocat et de journaliste est un pilier de la liberté », déplorant les restrictions continues auxquelles sont confrontés les journalistes et avocats en raison de leurs opinions.

Dimanche dernier, des centaines de manifestants se sont réunis dans la capitale Tunis pour réclamer la libération de journalistes et politiciens opposants emprisonnés, ainsi que pour exiger des élections présidentielles transparentes et un assainissement du climat politique.

La situation des dissidents politiques

La plupart des dirigeants de l’opposition sont derrière les barreaux depuis des mois, y compris la dirigeante du « Parti destourien libre » Abir Moussi, et le chef du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, ainsi que d’autres personnalités éminentes de l’opposition.

Ils sont accusés de complot contre la sécurité de l’État, dans un contexte politique tendu où les libertés individuelles et les droits des dissidents font l’objet de controverses et de répressions.

Grève des avocats

Parallèlement, les avocats tunisiens ont déclenché une grève générale dans tous les tribunaux du pays en réponse à l’invasion par des forces de sécurité du siège de l’Ordre des avocats à Tunis, et à l’arrestation de leur collègue Sonia Dhaoumani qui observait une grève de la faim en signe de protestation depuis le vendredi précédent.

Appel à la défense de la liberté d’expression

Hatem Mziou, doyen des avocats tunisiens, a affirmé que l’Ordre des avocats poursuivra en justice tous les responsables de l’invasion, en soulignant qu’il ne transigera pas sur la liberté d’expression. Il a appelé les autorités à mettre fin à cette politique de non-respect des procédures concernant les avocats, tout en insistant sur le fait que la grève vise à éviter que de tels assauts se répètent sur le peuple tunisien.

La Tunisie connaît une montée significative de l’immigration irrégulière vers l’Europe, en particulier vers les côtes italiennes, en raison des crises économiques et politiques internes et dans d’autres pays africains, en particulier au sud du Sahara.

You may also like

Leave a Comment