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Entre la réponse du Hezbollah et la frappe préventive d’Entité sioniste qui gagne le plus
Les commentaires des analystes politiques concernant l’attaque du Hezbollah contre les installations militaires israéliennes, en réponse à l’assassinat de son commandant militaire, Fouad Chakir, varient. Certains estiment que cette réponse a été efficace en matière de dissuasion, tandis que d’autres pensent que Washington a retrouvé un certain niveau de dissuasion contre l’Iran et ses alliés.
Une frappe inattendue et audacieuse
Le professeur de sciences politiques et de droit international, Dr. Ali Fadlallah, affirme que la frappe du Hezbollah a été réalisée avec audace et à un moment inattendu. Il précise qu’il s’agit d’une frappe symétrique ciblant Tel Aviv et des sites militaires après le bombardement d’une capitale arabe et l’assassinat de Chakir.
Fadlallah, dans une interview pour l’émission « Gaza… Que faire après ? », soutient que cette frappe a réussi à établir une dissuasion efficace, maintenant Entité sioniste dans un état d’alerte après l’attaque d’une base militaire située à 110 kilomètres de la frontière libanaise.
Il souligne qu’il s’agit de la première fois depuis le début du conflit actuel que des banlieues de Tel Aviv sont bombardées depuis le front libanais. En même temps, il ajoute que le soutien du Liban et de ses résistants se poursuit tant que l’agression sur Gaza perdure.
Washington comme grand gagnant
Pour sa part, le professeur de sciences politiques et de relations internationales, Dr. Khalil al-Anani, indique que Washington est le principal bénéficiaire des événements survenus, ayant cherché à éviter une guerre régionale massive, ce qui constituerait un grand souci pour l’administration du président Joe Biden, la détournant de la rivalité avec la Chine et la Russie.
Al-Anani note un optimisme prudent à Washington, avec un sentiment de regain de dissuasion relative vis-à-vis de l’Iran et de ses alliés. Il mentionne que l’attaque du Hezbollah n’a pas diminué l’élan des négociations à Le Caire concernant Gaza.
Il évoque également un sentiment américain de confort et de maîtrise des règles du jeu au Moyen-Orient, notant que la présence militaire américaine dans la région est sans précédent depuis l’invasion de l’Irak. Al-Anani souligne que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est conscient de cela et tente d’entraîner les États-Unis dans le jeu en cours.
Il conclut en affirmant que Washington ne s’efforce pas réellement d’arrêter la guerre à Gaza, en l’absence d’une véritable pression sur Netanyahu. Al-Anani indique qu’aucun responsable américain n’oserait prendre des mesures qui pourraient être perçues comme un abandon d’un allié clé dans un contexte électoral compliqué avec les surenchères du candidat républicain Donald Trump.
Une situation d’incertitude
De son côté, l’expert des affaires israéliennes, Ihab Jbarin, souligne qu’Entité sioniste s’efforce de contrer toutes les déclarations faites par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, concernant l’attaque des bases militaires de Galil et d’Ayin Shemer.
Jbarin attribue la raison de cette dénégation israélienne à la sensibilité de ces bases, Entité sioniste cherchant également à améliorer l’image de ses services de renseignement au sein de la société israélienne.
Cependant, l’expert reconnaît une certaine confusion dans les déclarations du porte-parole de l’armée d’occupation, Daniel Hagari, et avertit d’une intensification du siège médiatique en Entité sioniste.
Il met en évidence que les questions soulevées en Entité sioniste sont circonscrites à un « non-résultat » face à l’absence de réalisations militaires tangibles. « C’est pourquoi Tel Aviv tente de promouvoir la frappe préventive comme une manière de dissuasion réelle qui visait le Hezbollah et des milliers de roquettes, limitant ainsi sa capacité à mener une grande offensive », conclut-il.
Jbarin ajoute que Netanyahu prospère sur les crises en maintenant la situation inchangée, réfutant ses affirmations sur l’impact de l’attaque contre le Hezbollah, notant que « si tel était le cas, il aurait déjà rappelé les colons sur le front nord ». Il souligne aussi que la phase deux de la réponse du Hezbollah est liée aux négociations en cours.