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Deux épizooties majeures touchent les éleveurs bovins et ovins français depuis plusieurs mois : la maladie hémorragique épizootique et la fièvre catarrhale ovine. Symptômes, propagation, conséquences pour les bêtes et moyens de lutte sont des points cruciaux à aborder pour les éleveurs.
Les maladies en question
En France, plusieurs maladies affectent les ruminants depuis un certain temps. La maladie hémorragique épizootique (MHE) et la fièvre catarrhale ovine (FCO) sont au cœur des préoccupations. Ces deux maladies ne sont ni contagieuses ni transmissibles à l’être humain. Stéphan Zientara, directeur du laboratoire Anses de santé animale à Maisons-Alfort, affirme que « la probabilité est nulle ». Il précise que ce type de virus n’a pas les marqueurs nécessaires à la transmission humaine. Cependant, les animaux sont gravement affectés : ils présentent des boiteries, une salivation excessive et parfois, ils succombent.
Propagation des maladies en France
La maladie hémorragique épizootique concerne principalement les bovins : vaches, taureaux et veaux. Elle entraîne de la fièvre, un amaigrissement, des lésions buccales et des difficultés respiratoires. « Les bêtes sont fatiguées, ne mangent pas bien, et sont atteintes d’un syndrome fébrile généralisé, comme si elles avaient la grippe », explique Stéphan Zientara. Bien que la majorité des animaux guérissent en quelques jours, environ 1 % d’entre eux peuvent décéder. Originaire d’Espagne, la MHE affecte surtout le sud-ouest de la France, avec un foyer notable dans les Pays de la Loire.
La fièvre catarrhale ovine, également connue sous le nom de « maladie de la langue bleue », affecte principalement les ovins, mais aussi les bovins. Les symptômes incluent fièvre, troubles respiratoires, salivation, œdème facial et cyanose de la langue, bien qu’elle puisse être asymptomatique. Apparue dans le nord de l’Europe en 2006, la FCO continue de se propager vers le sud. Avec plusieurs variants, le variant 8 est présent en France depuis quelques années, tandis que le variant 3, plus récent, est arrivé des Pays-Bas en août, entraînant une explosion du nombre de foyers.
Vaccination et mesures de lutte
La vaccination des animaux est la principale mesure pour lutter contre la propagation de la FCO et de la MHE. Une campagne nationale a été lancée, avec plusieurs millions de doses de vaccins commandées par l’État. La vaccination gratuite contre le variant 3 de la FCO a été étendue à tout le pays début octobre. Toutefois, cela représente aussi un surcroît de travail pour les éleveurs, qui doivent vacciner tous les animaux de plus de deux mois sur leur exploitation.
Des restrictions de circulation des animaux dans les zones où des cas sont confirmés ont également été mises en place, créant des « zones régulées ». Les animaux doivent avoir subi un traitement de désinsectisation deux semaines avant leur départ et être déclarés négatifs à la maladie pour être transportés ailleurs.
Impact sur la reproduction des animaux
Ces maladies ont aussi des conséquences sur la reproduction : interruptions de gestation, malformations à la naissance, retards de croissance, et stérilité plus ou moins prolongée chez les adultes. Cela représente un défi majeur pour les éleveurs, car l’absence de reproduction peut affecter leur trésorerie. Certains exploitants peinent à faire face à une crise prolongée.
Julien Pérès, président du syndicat des éleveurs d’ovins et caprins des Landes, estime déjà des pertes de 20 000 euros. « J’ai fait tester trois de mes bêtes, dont un bélier, et tous étaient positifs à la FCO », déclare-t-il. Il a perdu plusieurs brebis et une centaine d’agneaux qu’il comptait vendre pour Pâques. L’apparition du variant 3 dans sa région engendre une « très grande incertitude », notamment pour ses béliers, qui pourraient devenir stériles, menaçant sa production future.
Vaccination contre la fièvre catarrhale ovine
