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Espagne annule une vente d’armes israélienne après pression populaire

by Sara
Espagne annule une vente d'armes israélienne après pression populaire
Espagne, Israël, Palestine

Annulation d’une vente d’armes israélienne après une forte pression populaire en Espagne

Après plus d’un an de pressions continues de la société civile espagnole et sous la menace de partis de gauche de quitter la coalition gouvernementale, le gouvernement de Pedro Sánchez a annoncé l’annulation d’un contrat d’achat d’armes israéliennes. Cette décision, prise le jeudi 24 avril, s’inscrit dans une série de mesures symboliques adoptées par Madrid depuis le début du conflit dans la bande de Gaza, qualifié par une large partie de la population espagnole de « génocide ».

Cette annulation intervient alors que les voix se multiplient pour exiger un embargo total sur la coopération militaire avec Tel-Aviv, ainsi que la suspension de toutes ventes ou achats d’armes précédents ou futurs avec Israël.

Une réaction bienvenue mais jugée insuffisante

La « Réseau espagnol de solidarité contre l’occupation en Palestine » (RESCOP) a salué cette décision, la qualifiant de « pas dans la bonne direction ». Toutefois, l’organisation a insisté sur le fait que l’annulation d’un seul contrat ne suffit pas à répondre aux obligations légales et morales de l’Espagne tant que les relations militaires avec Israël se poursuivent.

Le gouvernement espagnol a précisé qu’aucune arme n’a été achetée ni vendue à des entreprises israéliennes depuis le 7 octobre 2023, et qu’il ne le fera pas à l’avenir. Par ailleurs, une étude juridique est en cours pour évaluer les conséquences de la résiliation du contrat avec la société israélienne.

Le contrat annulé concernait l’achat de 15 millions de balles de calibre 9 mm, d’une valeur de 6,6 millions d’euros, auprès de la société israélienne IAI Systems, destinées à la garde civile espagnole.

Une étape symbolique selon Anna Sánchez Mira

Anna Sánchez Mira, porte-parole du réseau espagnol de solidarité, considère que l’annulation de ce contrat et les démarches similaires entreprises récemment sont des avancées positives. Elle souligne cependant que ces mesures restent symboliques face à ce qu’elle qualifie d’extermination dans la bande de Gaza.

Pour elle, la véritable étape significative serait l’instauration d’un embargo militaire total sur Israël. Elle explique : « Sans embargo global, nous continuerons à passer d’un contrat à l’autre, d’un navire à un autre, sans adopter une approche plus cohérente. »

Elle appelle à transformer ces initiatives en une politique d’État, afin qu’elles ne dépendent plus des décisions individuelles de ministres ou de responsables politiques. « Nous voulons un changement concret, pas seulement des paroles agréables de la part du gouvernement ou du président », ajoute-t-elle.

Une mobilisation populaire déterminante

Anna Sánchez Mira insiste sur le fait que cette décision n’aurait pas été possible sans le soutien massif de l’opinion publique espagnole en faveur de la Palestine et la mobilisation sociale intense exercée sur le gouvernement. Elle rappelle que la coalition gouvernementale actuelle redoutait une crise politique, alimentée notamment par la menace de retrait du parti Gauche unie si le Parti socialiste poursuivait « des décisions unilatérales » dans le domaine de l’armement, en particulier les contrats avec Israël et l’augmentation importante du budget de la Défense.

Elle estime que cette pression populaire a joué un rôle crucial dans l’évolution de la position gouvernementale au cours de l’année écoulée, précisant que la crise récente est liée à un contrat d’achat et non de vente d’armes, ce qui démontre l’impact direct des revendications de la société civile.

Pour prolonger cette dynamique, le réseau espagnol organise une grande manifestation à Madrid le 10 mai, afin de maintenir la pression sur le gouvernement pour qu’il instaure un embargo complet sur le commerce des armes avec Israël.

Créé en 2009, le réseau regroupe plus de 500 organisations de la société civile espagnole et milite pour la boycott d’Israël jusqu’à la fin de l’occupation des territoires palestiniens, dans le respect du droit international.

Des demandes plus larges pour respecter les obligations internationales

La porte-parole de RESCOP dénonce également le non-respect par le gouvernement espagnol des engagements internationaux relatifs aux droits humains et au droit international, notamment en ce qui concerne la guerre dans la bande de Gaza. Elle accuse Madrid de ne pas prendre de mesures suffisantes pour prévenir ce qu’elle qualifie de génocide.

Selon elle, plusieurs éléments témoignent de cette défaillance :

  • Le passage autorisé de navires transportant des armes et de l’énergie vers Israël ;
  • Le maintien des relations diplomatiques, culturelles et économiques avec le gouvernement israélien ;
  • L’absence d’une rupture complète des liens militaires.

Anna Sánchez Mira souligne que ces exigences ne doivent pas se limiter à l’Espagne, mais s’étendre à l’ensemble des gouvernements européens. Pour elle, refuser de condamner le génocide et l’occupation illégale de la Palestine dépasse la solidarité internationale : c’est une obligation juridique visant à empêcher le génocide et à ne pas soutenir une occupation illégale.

Elle conclut en dénonçant le silence des dirigeants européens qui, selon elle, ignorent les événements tout en poursuivant leurs relations habituelles avec Israël. Elle appelle ces leaders à faire preuve de courage et à adopter des mesures concrètes pour mettre fin à leur complicité dans ce qu’elle qualifie de génocide.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/4/26/%d9%86%d8%a7%d8%b4%d8%b7%d8%a9-%d8%a5%d8%b3%d8%a8%d8%a7%d9%86%d9%8a%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%ad%d9%85%d9%84%d8%a7%d8%aa-%d8%a7%d9%84%d8%b4%d8%b9%d8%a8%d9%8a%d8%a9-%d8%a3%d8%b3%d9%87%d9%85%d8%aa

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