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PARIS, France – L’Europe a lancé une mission visant à ramener des humains sur la Lune grâce à un nouveau simulateur lunaire inauguré en Allemagne, a déclaré l’astronaute français Thomas Pesquet lors d’un entretien avec l’Agence France-Presse.
Inauguration du simulateur LUNA à Cologne
Pesquet s’est rendu au Centre aérospatial allemand (DLR) à Cologne, le 25 septembre 2024, pour dévoiler LUNA, une installation conçue pour reproduire la surface lunaire. À 46 ans, cet astronaute, reconnu en France pour ses missions à bord de la Station spatiale internationale (ISS), a exprimé son enthousiasme à l’idée de participer à une mission lunaire.
« Ce serait un rêve et un sommet de ma carrière. La Lune est mille fois plus éloignée que l’ISS », a-t-il déclaré, soulignant l’aspect unique d’une telle aventure. « À bord de l’ISS, vous avez le sentiment de vivre quelque chose d’extraordinaire. Mais aller sur la Lune élève l’expérience à un tout autre niveau. »
Formation des astronautes et essais d’équipements
La nouvelle installation a pour objectif de former des astronautes ainsi que de tester divers équipements et matériaux destinés aux missions lunaires. L’intérêt international pour l’exploration de la Lune a considérablement augmenté ces dernières années, avec plusieurs nations investissant dans leur programme spatial.
Les États-Unis, par le biais de la NASA, prévoient d’envoyer des astronautes sur la Lune en 2026 avec le programme Artemis, tandis que la Chine ambitionne d’envoyer une mission habitée d’ici 2030 et de construire une base sur la surface lunaire.
Expériences de Pesquet sur la surface simulée
Lors de sa première expérience sur le simulateur LUNA, Pesquet s’est dit surpris par les conditions qu’il a rencontrées. En compagnie de son collègue astronaute de l’ESA Matthias Maurer, ils ont pratiqué la marche sur la lune, vêtus de combinaisons spéciales pesant 25 kilogrammes, tout en transportant des équipements scientifiques et de communication.
« J’ai été frappé par la lumière vive observée sur la Lune, surtout près du pôle sud. Évaluer la topographie s’avère très difficile », a-t-il expliqué, notant la sensation de s’enfoncer dans la poussière épaisse qui simule celle de la surface lunaire. « Une fois que vous quittez le chemin, déterminer où poser le pied est un tout autre défi. C’est également extrêmement lent ; on n’est pas aussi coordonné que sur Terre. Cela m’a rappelé mes sorties dans l’espace à bord de l’ISS. »
Les ambitions de l’Europe dans l’exploration lunaire
Grâce à son rôle dans la fourniture du module de service pour la capsule Orion de la NASA, qui transportera les membres de l’équipage Artemis, l’ESA bénéficie de trois places pour ses astronautes lors des trois premières missions autour de la Lune. Toutefois, selon Pesquet, « la NASA nous a dit : ‘Pour atterrir sur la Lune, il faut proposer quelque chose à réaliser sur la surface lunaire’. »
Le simulateur LUNA n’est pas un élément contractuel du partenariat, mais il permet à l’Europe de démontrer son engagement sérieux dans l’exploration lunaire. « C’est un moment crucial pour l’Europe, car nous nous lançons véritablement dans l’exploration lunaire », a-t-il conclu.