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Experts analysent la position de Biden sur l’assassinat d’Haniyeh
Washington – Les récents événements entourant l’assassinat par Entité sioniste d’Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas, à Téhéran, peu après celui de Fouad Chouk, un haut dirigeant du Hezbollah à Beyrouth, provoquent des interrogations quant à la position des États-Unis. Les spécialistes estiment qu’il s’agit d’une décision calculée par Entité sioniste pour intensifier les tensions sur trois fronts simultanément : le Hamas, le Hezbollah et l’Iran.
Une approche délicate pour l’administration Biden
Alors que les décideurs américains s’accordent à ne pas condamner le comportement israélien, préconisant plutôt un avertissement sur les dangers d’une escalade qui pourrait entraîner une guerre régionale non désirée, l’administration de Joe Biden tente de jongler avec des objectifs opposés :
- Premier objectif : réaffirmer le « droit d’Entité sioniste à se défendre ».
- Second objectif : exprimer son mécontentement face aux politiques israéliennes qui pourraient aggraver la situation régionale.
Une réponse contestable
Dans une interview, Seth Binder, directeur des recherches au Centre pour la démocratie au Moyen-Orient, a critiqué la réponse de l’administration américaine, la qualifiant de superficielle et d’un soutien inconditionnel à Entité sioniste. Selon lui, la politique de Biden n’a pas rendu Tel Aviv plus sûr, n’a pas maîtrisé la guerre à Gaza et n’a pas contribué à la stabilité de la région. Les effets de cette politique jugée « inefficace » pourraient perdurer durant des décennies.
Impréparation et tensions croissantes
La question cruciale qui se pose à Washington est celle de la façon dont le pays répondra à cette crise. Selon le secrétaire d’État Anthony Blinken, les États-Unis n’étaient pas informés à l’avance de l’opération, ce qui constitue un embarras considérable pour l’administration et pourrait ajouter aux tensions déjà existantes avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Bahjat Joudat, professeur au National Defense College du Pentagone, estime que la réaction de l’administration Biden était attendue, Washington s’étant traditionnellement distancié des assassinats ciblés israéliens. Selon lui, il est dans l’intérêt des États-Unis d’apaiser les tensions au Moyen-Orient, sans qu’il y ait d’implication dans ces opérations.
Des questions sur la relation américano-israélienne
Selon Khaled Aljundi, directeur du programme sur la Palestine et les affaires israéliennes à l’Institut du Moyen-Orient à Washington, le fait qu’Entité sioniste ait laissé Washington dans l’ignorance d’une opération aussi significative et aux conséquences potentiellement graves soulève des questions sur la nature des relations spéciales entre les deux pays. Il se demande si Netanyahu exploite la situation pour affaiblir Biden, qu’il considère comme une « canard boiteux ».
Conséquences à long terme de l’assassinat
Joudat estime que, indépendamment de la situation catastrophique à Gaza, l’assassinat de Haniyeh représente un tournant majeur dans le conflit. Il est difficile de voir comment les négociations pour un cessez-le-feu et la libération des otages, actuellement facilitées par les États-Unis, l’Égypte et le Qatar, pourront se poursuivre après une telle escalade. Comme l’a récemment souligné le Premier ministre qatari, comment une médiation peut-elle réussir lorsque l’une des parties vient d’assassiner un négociateur de l’autre côté ?
Impact sur les efforts de libération des otages
Gerald Feierstein, expert en politique étrangère à l’Institut du Moyen-Orient, considère que la mort de Haniyeh compromet les chances d’un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages. Actuellement, cinq Américains sont captifs aux mains du Hamas, et les républicains accusent Biden et sa vice-présidente Kamala Harris de ne pas travailler suffisamment à leur libération.
Feierstein souligne que cet assassinat est intervenu quelques jours après la visite de Netanyahu à Washington, mettant Biden dans une position délicate, alors qu’il a déclaré que mettre fin à la violence à Gaza était une de ses priorités majeures.
Perspectives pour les élections américaines
David Mack, ancien adjoint du secrétaire d’État pour le Moyen-Orient, prédit que la montée des tensions pourrait avoir des répercussions aux prochaines élections de novembre. Harris semble mieux réussie que Biden à exprimer son empathie envers les civils palestiniens, mais la réponse à la montée des tensions sera cruciale pour son image électorale.
En fin de compte, Binder considère qu’il est difficile de dire maintenant quel sera l’impact de cette situation sur les élections américaines, qui se concentrent généralement sur des questions intérieures. Cependant, une escalade majeure au Moyen-Orient, impliquant potentiellement des troupes américaines, pourrait changer la donne.
Joudat abonde dans ce sens, notant que, bien que les élections américaines tournent largement autour d’enjeux locaux tels que l’économie ou la criminalité, les tensions au Moyen-Orient revêtent également une dimension domestique, comme le montrent les manifestations en faveur des Palestiniens sur différents campus universitaires.