Table of Contents
Infiltration d’Eytamar Ben Gvir dans le sanctuaire d’Abraham à Hébron
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Eytamar Ben Gvir, a pénétré dans le Haram Ibrahim (sanctuaire d’Abraham) situé dans la ville d’Hébron en Cisjordanie occupée. Cette visite s’est déroulée sous un important dispositif sécuritaire et une forte escorte, tandis que les autorités d’occupation israéliennes fermaient l’accès du sanctuaire aux fidèles musulmans.
Lors de cette incursion, le ministre d’extrême droite a prononcé un discours devant un rassemblement de colons présents dans le sanctuaire. Il a également exécuté des danses talmudiques dans la cour du lieu saint, soulignant ainsi une provocation religieuse et politique.
Discours et tensions politiques
Dans son allocution, Ben Gvir a évoqué les difficultés actuelles pour Israël, affirmant que certains éléments au sein du Shin Bet (service de sécurité intérieure israélien) tentent de l’éliminer politiquement afin de modifier le gouvernement élu. Cette déclaration fait écho aux tensions internes israéliennes et à la montée des frictions liées à la gestion des territoires occupés.
Fermeture du sanctuaire aux musulmans pendant la fête de Pâque juive
Cette visite coïncide avec la fermeture du Haram Ibrahim aux fidèles musulmans par les autorités d’occupation, à l’occasion de la fête de Pâque juive. Le sanctuaire a été ouvert uniquement aux colons israéliens pendant deux jours.
Akram Tamimi, directeur du département des mosquées au sein de la direction des biens endommagés d’Hébron, a confirmé que le sanctuaire est resté fermé aux musulmans les mardi et mercredi, jours correspondant à la célébration juive, tandis qu’il était accessible à tous les colons israéliens.
De plus, la fermeture s’étend à l’environnement immédiat du sanctuaire, avec des restrictions sévères empêchant les Palestiniens d’entrer ou de sortir, imposées par des postes militaires israéliens renforcés.
Contexte géographique et démographique du sanctuaire
Le Haram Ibrahim se trouve dans la vieille ville d’Hébron, une zone placée sous contrôle israélien. Cette zone abrite environ 400 colons protégés par près de 1500 soldats israéliens, illustrant la militarisation intense de cette enclave au cœur de la Cisjordanie.
La politique israélienne consiste à fermer ce sanctuaire aux musulmans durant plusieurs jours chaque année lors de fêtes juives, tout en l’ouvrant exclusivement aux colons, perpétuant ainsi une division temporelle et spatiale du lieu sacré.
Historique de la division du Haram Ibrahim
En 1994, suite à un massacre perpétré par un colon juif durant la prière de l’aube, qui fit 29 victimes palestiniennes, Israël a divisé le sanctuaire. 63 % de sa superficie ont été alloués aux Juifs, incluant la salle d’appel à la prière (adhan), tandis que 37 % restent réservés aux musulmans.
Cette division est le résultat d’une commission d’enquête israélienne et impose une ouverture limitée aux musulmans à seulement 10 jours par an. Ces jours incluent le vendredi du Ramadan, la nuit du destin, les fêtes de l’Aïd al-Fitr et de l’Aïd al-Adha, la nuit de l’Isra et Miraj, la naissance du Prophète, et le Nouvel An islamique.
En parallèle, le sanctuaire est accessible en totalité aux Juifs pour 10 jours correspondant à des fêtes et cérémonies religieuses juives, renforçant ainsi la politique de partition du lieu.