Un cadre nouveau pour la gestion des loups en France a été annoncé: l’État facilitera l’abattage des loups sans autorisation préalable à partir de 2026, afin d’aider les éleveurs confrontés aux attaques. Cette mesure autorise les éleveurs à agir plus rapidement, mais elle conserve des quotas annuels et ne supprime pas le risque pour l’espèce protégée. Les associations redoutent une nouvelle baisse de la population, alors que des efforts ont été réalisés ces dernières années pour favoriser le pastoralisme. Le débat réunit éleveurs, protection de la faune et acteurs agricoles autour d’un ensemble de solutions prévues par le gouvernement et la PAC.
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À partir de 2026, l’État autorise l’abattage des loups sans autorisation préalable
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Le dispositif prévoit que les éleveurs pourront abattre des loups sans avoir à demander une autorisation au préalable, dans la limite d’un quota annuel. L’objectif est de répondre plus rapidement aux attaques qui ciblent les troupeaux, tout en rappelant que l’espèce demeure protégée et que les prélèvements restent encadrés. En 2025, ce seuil était fixé à 19 %. Mélanie Brunet, présidente de l’association Cercle 12 (éleveurs aveyronnais) et membre du collectif Pâturage et biodiversité, a salué une « avancée importante ». Elle précise que les éleveurs « n’auront qu’à dire qu’ils l’ont fait, après coup » et que la démarche, bien que facilitée, se heurte encore aux quotas et à la nécessité de mettre en place des mesures de protection.
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Pour autant, le président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) d’Occitanie, Pierre Maigre, rappelle qu’il ne faut pas laisser les éleveurs seuls face à la détresse lorsque des bêtes s’attaquent aux troupeaux. « Quand pendant des décennies, vous n’aviez aucun prédateur pour attaquer votre troupeau et que d’un coup les loups reviennent… Vous n’êtes plus habitué. » L’élevage et le pastoralisme devront s’appuyer sur des solutions concrètes et adaptées à chaque zone, notamment des gardiennage et l’achat et l’entretien des chiens de protection; des clôtures électrifiées remboursables grâce à la PAC, ainsi que des analyses de vulnérabilité et un accompagnement technique des éleveurs.
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Mesures de protection et financement pour les élevages
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Le texte précise qu’en fonction des zones, la PAC prévoit cinq types de dépenses remboursables: le gardiennage; l’achat et l’entretien des chiens de protection; les clôtures électrifiées; les analyses de vulnérabilité d’un élevage à la prédation; l’accompagnement technique des éleveurs. Et si toutes ces mesures ne suffisent pas, Pierre Maigre évoque la possibilité d’un recours extrême: « l’effarouchement, voire l’abattage, comme dernier recours. Uniquement le dernier. »
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Le dialogue doit rester ouvert, et des solutions offertes aux éleveurs pour protéger leurs troupeaux: « De plus en plus de gens acceptent de se remettre en question. Au départ, il y avait beaucoup d’hostilité de la part des éleveurs. Maintenant, un grand nombre d’entre eux reste plus positif parce qu’ils ont mis en place des mesures de protection. »