Olivier Faure, président du Parti socialiste, a déclaré que « On ne le change pas et on cherche au contraire à entretenir une relation que j’espère apaisée avec l’Algérie », fustigeant un Rassemblement national qui cherche « dans un moment où on parle beaucoup d’économie et de social » à revenir sur « les questions migratoires », qui l’obsèdent. Jeudi, lors d’une journée dédiée à l’examen de ses textes à l’Assemblée, le parti d’extrême droite a obtenu une première victoire historique grâce à des suffrages de LR et d’Horizons pour dénoncer cet accord, et le Premier ministre Sébastien Lecornu a estimé qu’il fallait « renégocier » cet accord qui « appartient à une autre époque ». Avec l’Algérie, la France a « une histoire douloureuse », a analysé Faure; il a rappelé que le Premier ministre avait aussi assuré qu’une telle dénonciation ne devait pas dégrader les relations « parce qu’il y a des questions sécuritaires qui sont derrière, sur le renseignement, sur la lutte contre le terrorisme ». Cet accord, signé six ans après la fin de la guerre d’Algérie, crée un régime d’immigration favorable pour les Algériens, qui n’ont pas besoin de visa spécifique pour rester plus de trois mois en France et accèdent plus rapidement que les autres étrangers aux titres de séjour pour 10 ans, y compris dans le cadre du regroupement familial. « Au lieu d’avoir cinq ans à attendre, vous avez trois ans avant de pouvoir avoir un titre long séjour », a insisté le patron socialiste. « Ce n’est pas parce que vous allez entraver la vie d’un certain nombre de gens qui sont ressortissants algériens que vous allez forcément, dans le même temps, faire en sorte que Christophe Gleizes et Boualem Sansal puissent revenir », a-t-il développé, en référence au journaliste français et à l’écrivain franco-algérien actuellement détenus en Algérie.

Contexte et portée de l’accord de 1968 entre la France et l’Algérie
Signé six ans après la fin de la guerre d’Algérie, l’accord instaure des facilités de séjour qui distinguent les Algériens des autres étrangers: pas de visa pour rester plus de trois mois et accès accéléré aux titres de séjour de 10 ans, y compris dans le cadre du regroupement familial. L’accès est « facilité » et, selon Faure, « au lieu d’avoir cinq ans à attendre, vous avez trois ans avant de pouvoir avoir un titre long séjour ». Le député socialiste a aussi évoqué des débats autour de ces dispositions et des tensions avec les questions sécuritaires derrière la question migratoire; il a développé cette analyse en faisant référence au journaliste Christophe Gleizes et à l’écrivain Boualem Sansal, actuellement détenus en Algérie.
Réactions et perspectives sur la renégociation
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a estimé qu’il fallait « renégocier » cet accord qui « appartient à une autre époque », précisant que les questions sécuritaires et le renseignement restent au cœur des discussions. Olivier Faure a rappelé qu’une dénonciation de l’accord ne doit pas dégrader les relations avec l’Algérie, pays avec lequel les liens sécuritaires et économiques demeurent importants. Dans le débat, l’extrême droite a obtenu une première victoire avec l’adoption d’une résolution dénonçant l’accord, ce qui alimente les polémiques autour de l’immigration et du rôle du droit des étrangers en France. Le contexte parlementaire demeure fluide, entre échanges sur le caractère historique de l’accord et analyses sur les conséquences pour les migrants algériens et les familles séparées.