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Femmes à Gaza: Entre guerre et quête de sécurité
La jeune Palestinienne Rawan Samouni ne bénéficie pas d’un congé payé à l’occasion de la Journée internationale des femmes, célébrée le 8 mars, contrairement à ses homologues à travers le monde. Elle travaille plus de 12 heures par jour, aidant son mari à préparer et vendre des brioches pour subvenir aux besoins de sa famille.
Rawan affiche son indifférence à la « Journée de la Femme » passée dans une tente dressée sur le trottoir d’une rue de la ville de Deir al-Balah, au milieu de la bande de Gaza, après avoir été contrainte par l’armée d’occupation de quitter sa maison à Gaza.
Rawan Samouni travaille 12 heures par jour pour aider son mari (Al Jazeera)
Déplacement et peur
Rawan (25 ans) confie à Al Jazeera Net qu’en cette journée spéciale, elle ne se sent pas en sécurité pour sa vie, celle de ses enfants et de son mari. Avec émotion et larmes, elle déclare « Je suis épuisée, ça suffit, nous voulons rentrer chez nous. »
Elle se plaint du manque d’intimité dans sa tente, contrainte de rester toute la journée vêtue d’une robe de prière. L’absence de toilettes dans la tente l’oblige à se rendre quotidiennement à pied, sur des centaines de mètres, pour utiliser les toilettes publiques à l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa près de son emplacement.
L’hypocrisie mondiale
Pour Vida Harb (50 ans) qui vit actuellement dans une tente avec 18 personnes, dont ses enfants et petits-enfants, la Journée internationale des femmes est illustrative de « l’hypocrisie mondiale » qui ignore la souffrance des femmes de Gaza.
Vida, qui vivait dans une grande maison, se retrouve depuis plusieurs mois à marcher de longues distances pour chercher de l’eau ou se rendre aux toilettes. Sa famille souffre d’une grande précarité financière due à l’épuisement de ses ressources.
Vida Harb: La Journée internationale des femmes symbole de « l’hypocrisie mondiale » (Al Jazeera)
Les victimes en chiffres
Le Bureau central des statistiques palestinien a rapporté que 9000 femmes ont été tuées parmi les 31 000 martyrs depuis le début de l’agression sur Gaza en octobre dernier.
75% des 72 156 blessés sont des femmes. Les femmes et les enfants représentent 70% des 7000 disparus. Environ deux millions de personnes ont été forcées de quitter leur domicile, la moitié étant des femmes, et l’armée d’occupation détient un nombre inconnu de femmes arrêtées pendant la guerre.