Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le nouveau bulletin sur la qualité de l’air et le climat met en évidence des effets intercontinentaux des feux de forêt et de la pollution qui s’y rattache. Le document rappelle que la qualité de l’air peut se dégrader à des milliers de kilomètres des foyers d’incendie et que les particules fines PM 2,5 présentent des risques pour la santé. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que la pollution de l’air est responsable de plus de 4,5 millions de décès prématurés chaque année, soulignant l’enjeu sanitaire et économique.
Incendies de forêt et pollution transcontinentale
Le bulletin indique que la saison des incendies a tendance à être plus grave et plus longue chaque année en raison du changement climatique. Ainsi, les feux de forêt au Canada ont fini par provoquer une pollution atmosphérique en Europe et d’autres régions lorsque les conditions météorologiques le permettent.
« La saison des incendies de forêt a tendance à être plus grave et plus longue chaque année en raison du changement climatique », a déclaré pour sa part Lorenzo Labrador, le directeur scientifique en chef de l’Organisation météorologique mondiale, qui a édité le bulletin. Ainsi, les feux de forêt au Canada ont fini par provoquer une pollution atmosphérique en Europe. « C’était le cas l’année dernière et cette année également. Vous avez donc une dégradation de la qualité de l’air à travers les continents lorsque les conditions météorologiques sont réunies », a souligné Lorenzo Labrador au cours d’une conférence de presse. « Ces incendies ont essentiellement produit un mélange toxique de composants qui polluent l’air », a-t-il résumé.
Selon l’OMM, la pollution de l’air ambiant est à l’origine de plus de 4,5 millions de décès prématurés chaque année dans le monde, avec des coûts environnementaux et économiques considérables.
« La persistance du brouillard n’est plus un simple événement météorologique saisonnier : c’est un symptôme de l’impact croissant des activités humaines sur l’environnement », d’après l’Organisation météorologique mondiale.
Améliorations observées et perspectives
En Chine, les niveaux de PM 2,5 ont continué à diminuer dans l’est de la Chine l’année dernière, ce que l’OMM attribue à des politiques soutenues. Lorsque les pays agissent pour lutter contre la mauvaise qualité de l’air, l’amélioration est clairement visible dans les données météorologiques, a estimé Paulo Laj, responsable chargé de l’atmosphère globale dans cette organisation.
« Regardez l’Europe, Shanghai, Pékin, des villes aux États-Unis… De nombreuses cités ont pris des mesures et on observe sur le long terme une forte diminution de la pollution de l’air enregistrée », a-t-il déclaré.
« Sur une période de 10 ans, les villes chinoises ont considérablement amélioré leur qualité de l’air. Ce qu’elles ont accompli est vraiment impressionnant », a-t-il noté.
Selon lui, il n’existe pas de mesures universelles qui puissent apporter un changement radical, comme passer aux voitures électriques, « mais lorsque des mesures sont prises, cela fonctionne », et en Europe, « nous ne réalisons pas que ce que nous avons respiré il y a 20 ans était bien pire qu’aujourd’hui ».