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Alors que l’Assemblée nationale débute l’examen de deux propositions de loi concernant la fin de vie, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas (LR), a exprimé ses réserves quant au projet d’aide à mourir. Elle estime que les amendements gouvernementaux ne garantissent pas un encadrement suffisant de cette mesure sensible.
Une opposition personnelle assumée
Sophie Primas a clairement laissé entendre son opposition personnelle au projet de loi sur l’aide à mourir, en soulignant la complexité et les divisions internes au sein du gouvernement sur ce sujet délicat. Lors d’une interview sur RTL, elle a déclaré ne pas savoir ce qu’elle voterait si elle siégeait au Sénat, mais a cependant renvoyé à une tribune publiée dans le journal L’Humanité, rédigée par un collectif de citoyens et de soignants de gauche appelé « Jusqu’au Bout Solidaires ».
Elle a encouragé le public à consulter cette tribune, qualifiée d’« absolument exceptionnelle », dans laquelle ce collectif appelle à rejeter le projet de loi. Ce positionnement inattendu illustre les tensions qui traversent l’exécutif autour de la question de l’aide à mourir.
Une loi jugée « antisociale » par un collectif de soignants
Dans la tribune évoquée par Sophie Primas, les signataires estiment que la loi sur l’aide à mourir est « antisociale ». Ils expliquent que « la volonté de mourir ne tombe pas du ciel, ni ne surgit purement de l’individu », mais qu’elle est souvent le reflet d’un discours intériorisé dans une société qui dévalorise certaines vies, notamment celles considérées comme moins productives ou moins indépendantes.
Ce collectif alerte sur le risque que cette législation ne reconnaisse pas suffisamment les déterminants sociaux et psychologiques qui influencent le désir de fin de vie, notamment chez les populations vulnérables.
Des amendements jugés insuffisants
Les amendements proposés par le gouvernement, portés par la ministre Catherine Vautrin, visent à encadrer strictement l’accès à l’aide à mourir. Toutefois, Sophie Primas considère qu’ils ne vont pas assez loin dans la protection des personnes vulnérables.
Elle cite l’exemple du Canada, où la législation, initialement très restrictive, s’est progressivement élargie à des publics plus fragiles, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’évolution possible en France. Cette mise en garde traduit la prudence de certains membres du gouvernement face aux conséquences d’une trop grande ouverture de l’aide à mourir.
Des débats prolongés à l’Assemblée
Les députés consacreront deux semaines aux débats sur ces textes, l’un portant sur les soins palliatifs, l’autre sur l’aide à mourir. Cette double approche traduit la complexité du sujet et l’importance accordée à la fin de vie dans le débat public.
Le gouvernement apparaît particulièrement divisé sur le projet d’aide à mourir, avec la fermeté du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR), opposé au texte, et la réserve affichée par le Premier ministre François Bayrou. Ces divergences illustrent les difficultés à trouver un consensus sur une question aussi sensible que l’accompagnement de la fin de vie en France.