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Depuis 1950, l’élection de Miss Suisse a marqué la vie sociale et culturelle du pays, incarnant glamour et célébrité pendant près de sept décennies. Pourtant, en 2018, cette tradition a brutalement pris fin, laissant place à un vide et à un scandale qui ont marqué la fin d’une ère.
Des origines aux années d’or de Miss Suisse
La première Miss Suisse officielle, Edith Gerster, a été couronnée en 1950, venant du canton de Zurich. Pourtant, c’est à partir de 1976, avec la création de l’organisation officielle Miss Suisse, que l’élection a pris la forme que le public a connue pendant des décennies. Cette période a vu émerger des personnalités qui allaient devenir des figures emblématiques de la scène suisse.
Ce concours était bien plus qu’un simple événement de beauté : il s’agissait d’un véritable tremplin vers des carrières dans les médias, la musique, le cinéma, ou l’entrepreneuriat. Brigitte Voss, Miss Suisse 1981/82, connue aussi pour son mariage avec le chanteur Steve Lee, ou Lolita Morena, élue l’année suivante et devenue militante pour la protection des animaux, en sont des exemples marquants.
De nombreuses lauréates ont su bâtir leur réputation indépendamment de leur statut marital, à l’image de Silvia Affolter (Miss 1984), devenue journaliste et entrepreneure, ou Stéphanie Berger (Miss 1995), qui a brillé en tant que comédienne. Plus récemment, Melanie Winiger et Christa Rigozzi, cette dernière étant considérée comme la Miss Suisse la plus célèbre, ont maintenu la popularité du titre dans le paysage médiatique.
L’élection, un événement phare du glamour suisse
La cérémonie de Miss Suisse s’est imposée comme un rendez-vous majeur de la haute société suisse, apportant un souffle de glamour et d’élégance dans le pays. Les gagnantes étaient des figures célébrées, souvent à la une des magazines et journaux. Les séances photos du lendemain, notamment celles publiées dans la « Schweizer Illustrierte », sont devenues emblématiques, avec des clichés célèbres des gagnantes dans des décors inattendus, comme la baignoire.
En 2004, la rédaction consacrait même cinq pages à la plus belle Suissesse originaire du Tessin, soulignant l’importance nationale du concours.
Critiques et déclin : la fin d’un règne
Malgré son succès, l’élection n’a pas échappé aux critiques, notamment à partir des années 2000. L’exposition des candidates en bikini est devenue un sujet controversé, considérée comme un traitement dépassé et sexiste des femmes. Ce débat a culminé en 2011 lorsque la télévision suisse a cessé de diffuser l’événement en direct, marquant le début du déclin.
Les propriétaires successifs du concours, Christoph Locher et Karina Berger, ont vendu les droits à l’homme d’affaires Guido Fluri, mais celui-ci n’a pas réussi à restaurer la popularité originelle. Finalement, sous la direction d’Angela Fuchs et des frères Meyer, l’organisation a sombré, menant à une faillite officielle annoncée en novembre 2020.
Après la chute : scandales et litiges
Depuis la disparition du concours, la Miss Suisse Organisation est surtout associée à des affaires judiciaires. Angela Fuchs a porté plainte contre Iwan et Andrea Meyer, ses anciens partenaires, pour des accusations graves telles que la collecte illégale de données, la mauvaise gestion, la contrainte, la falsification de documents et la préférence illégale d’un créancier. Par ailleurs, Jastina Doreen Riederer, dernière Miss élue en 2018, a été déchue de son titre avant la fermeture officielle.
Les frères Meyer ont été condamnés en 2024 et ont racheté les droits de la marque, mais le site officiel Miss.ch demeure inactif. Ainsi, la Suisse n’a plus d’élection Miss, mais garde en mémoire un scandale retentissant.