Après avoir remporté la Coupe de France régionale de basket le 22 novembre au gymnase de Pamandzi, en s’imposant 101 à 44 face au Basket Club d’Iloni, les joueuses du Basket Club de M’tsapéré (BCM) se préparent à écrire une nouvelle page de leur histoire et de celle du basket mahorais. Samedi prochain, elles défendront les couleurs de Mayotte lors de la finale de zone océan Indien, contre La Tamponnaise Basket-Ball (Le Tampon), au gymnase du Port, à La Réunion.
La Tamponnaise est championne en titre de la zone océan Indien, vainqueure l’an dernier du Magic Club de Passamaïnty, et c’est donc face à une adversaire familière et aguerrie que BCM va lutter pour accéder au niveau national. Elles se retrouveront aussi face à un club qui a l’habitude des rendez‑vous inter‑îles, où elles se sont déjà affrontées à de nombreuses reprises, notamment en Coupe de France ou en Coupe des Clubs Champions de l’océan Indien.
Un bon recrutement et une jeunesse en puissance
Lors du dernier entraînement, lundi 1er décembre, avant le départ pour La Réunion mercredi soir, l’effectif a affiché sa confiance et ses ambitions: remporter le titre et aller loin dans la compétition. « Je pense que cette année ça peut faire une bonne finale, on a l’effectif pour », affirme Fahd Nouroudine, l’un des coachs, aux côtés d’Idah Nefrah. « On a un mélange avec des jeunes joueuses et des plus expérimentées, on a aussi recruté sur les postes qu’il fallait, comme à la mène avec l’arrivée de Fanja. »
La Reine Maoulida, 42 ans et cadre de l’équipe, souligne l’importance de la relève: « Nous ne sommes plus que trois dans l’équipe à avoir joué ces matchs, Isma, la capitaine, et Mélina; huit ans plus tard, nous revoilà », sourit-elle. La formation est au cœur de l’identité du BCM, qui privilégie la transmission et l’esprit familial tout en conservant une exigence élevée sur le terrain afin de préserver la réputation du club parmi les premiers de Mayotte.
« Pour les plus jeunes, entre 16 et 20 ans, c’est la première fois qu’elles vont jouer contre une équipe de La Réunion et quitter le territoire pour un match de basket. Ce n’est pas facile, il faut savoir répondre présent et il peut y avoir du stress », ajoute La Reine. Charfiat, 16 ans et la plus jeune de l’effectif, se dit prête: « C’est la première fois que je vais vivre une telle expérience. Ça va être du haut niveau, mais cette saison on a une bonne équipe. » Elle poursuit: « En plus des entraînements, on a regardé le dernier match de nos adversaires; elles vont nous faire du mal sur les tirs extérieurs. »
Une marche encore trop haute ?
Selon les experts de ShowTime976, spécialistes du basket mahorais, « il est encore trop tôt pour envisager une victoire contre les Réunionnaises. L’objectif, et les dirigeants du BCM le partagent, est surtout de titiller les Réunionnaises au maximum, à l’image de ce que le Magic avait réussi auparavant. Cette année, l’arrivée de Fanja a renforcé l’effectif et stoppé la série de 2 ans de défaites du Magic sur l’île, mais cela ne suffira probablement pas pour espérer l’emporter en finale face à La Tamponnaise. »
Au-delà du plan sportif, cette finale revêt une signification particulière pour La Reine Maoulida: elle va partager le terrain avec sa fille, Sheyna, 17 ans. « Pendant plusieurs années, c’était notre supportrice, et maintenant elle joue avec nous. Remporter la Coupe de France régionale à Mayotte avec elle a été une grande fierté, et affronter les Réunionnaises ensemble, c’est encore plus beau. Ça va être une très belle expérience pour elle et pour moi, et aussi un passage de flambeau, car c’est sans doute ma dernière saison », confie-t-elle.
Kawéni face à Saint‑Denis côté garçons
L’Étoile Bleue de Kawéni vise son tout premier titre de la zone océan Indien. Du côté des garçons, l’Étoile Bleue de Kawéni (EBK) tentera de décrocher le titre face au Basket Club Dionysien de Saint-Denis, également en soirée le 6 décembre. Les deux équipes, qui ont chacune remporté leurs finales respectives après avoir remonté un déficit de plus de 20 points, s’annoncent prêtes à livrer une bataille acharnée.